Depuis sa légalisation à la fin de l’année 2015, l’aide médicale à mourir (AMM) connaît un succès croissant au Québec. En fait, cette province du Canada a dépassé la Belgique et les Pays-Bas, qui ont autorisé l’AMM bien avant elle. Cette réalité inquiète la Commission sur les soins de fin de vie, qui a mené des consultations pour comprendre les raisons de cette tendance. Les conclusions des consultations de la Commission sur les soins de fin de vie Les données collectées lors des consultations ont montré que la croissance de l’AMM n’était pas due à une augmentation de maladies graves ni à un excès du recours à cette aide et qu’elle était bien demandée en dernier recours. De même, les chiffres ont permis de voir que l’AMM n’était pas demandée en remplacement des soins palliatifs et la croissance n’était pas non plus la résultante de demandes acceptées trop facilement puisque pour cela, il faut que les patients remplissent des conditions strictes (être majeur, maladie incurable et insupportable en stade avancé, avoir fait plusieurs demandes, avis de deux médecins…). Important La raison semblerait plus une entrée dans les mœurs de l’AMM au sein du milieu médical et l’augmentation du nombre de maisons de soins palliatifs qui la pratique. L’élargissement de l’aide au handicap neuromoteur grave et à la demande anticipée en cas de maladie incurable sans attendre la perte de capacité a fait l’objet d’un projet de loi qui est en discussion. Les chiffres de l’AMM au Québec Au Québec, comme dans les pays où l’AMM est autorisée, elle est encadrée pour éviter les abus. Ainsi, 75 % des personnes qui y ont eu recours souffraient d’un cancer . Pour le reste : 10 % des demandes concernaient des personnes atteintes de troubles neurologiques ou de syndromes neurodégénératifs ; 7 % des patients souffrant de problèmes vasculaires ou cardiaques ; 7 % pour des maladies pulmonaires. Dans l’ensemble, l’AMM, qui est prise en charge par l’assurance santé, représente 7 % de la totalité des décès et 10 % des 23 000 morts par cancer. À retenir Le recours à l’aide médicale à mourir a connu une forte hausse au Québec. Cet essor a intrigué la Commission sur les soins de fin de vie qui a lancé des consultations. Les résultats confirment que l’AMM est bien encadrée ; Un projet de loi prévoit d’élargir ce dispositif.