Le syndicat des laboratoires pharmaceutiques, le Leem, a annoncé 24 mesures jugées primordiales pour lutter contre les pénuries de plus en plus fréquentes de médicaments en France. Se concentrer sur une liste de médicaments critiques Les pénuries de médicaments s’aggravent, avec 3 747 ruptures de stock signalées en 2022. En mettant en avant ces chiffres alarmants, Leem a présenté un catalogue de 24 mesures nécessaires pour remédier à la situation. Important Le Leem dénonce en particulier le chaos qui règne en France et demande une plus grande intervention du gouvernement, notamment par la nomination d’un haut-commissaire au Médicament. Comme il est impossible d’éviter les pénuries, il est primordial de se concentrer sur une liste de 250 à 300 médicaments critiques. Le ministre de la Santé devrait publier d’ici juin une liste prioritaire de 280 médicaments. Insuffisance d’informations Il est impératif d’améliorer le fonctionnement de la chaîne pharmaceutique. À l’heure actuelle, les médecins ne sont pas informés sur les médicaments en pénurie et continuent de les prescrire. Il est nécessaire d’intégrer ces informations dans leurs systèmes d’aide à la prescription afin qu’ils puissent recommander des alternatives. La même problématique se pose pour les stocks. Par le passé, la France a connu une pénurie de corticoïdes, mais il a été constaté par la suite que des stocks étaient disponibles sans que l’on sache chez qui ni où ils se trouvaient. Les règles de la concurrence empêchent les laboratoires de partager ces informations. Important Il est donc essentiel de demander aux autorités publiques de consolider les données et de mettre en place une régulation, d’où l’appel à la nomination d’un haut-commissaire. Le prix joue également un rôle crucial dans la production en Europe. Le Leem demande que les achats publics hospitaliers ne se limitent pas au critère du prix lors du choix des fournisseurs. Par ailleurs, il est nécessaire de revaloriser les médicaments matures dont les prix sont insuffisants afin d’éviter leur réexportation hors de la France vers des pays où les prix sont plus élevés. Le remboursement compenserait cette hausse par les complémentaires santé. Enfin, il faudrait revoir les normes qui complexifient la fabrication afin de raccourcir les délais de production. À retenir Les laboratoires réclament une régulation renforcée de l’État face aux pénuries de médicaments. Le Leem a annoncé 24 mesures essentielles pour remédier à la situation. Il faut se concentrer sur une liste de médicaments critiques. Les médecins manquent d’informations sur les pénuries, tout comme sur les stocks. Il faut consolider les données, nommer un haut-commissaire et revoir les normes pour raccourcir les délais de production.