Bruno Le Maire, le ministre de l’Économie, a annoncé un plafonnement des délais d’indemnisation pour les sinistrés d’assurance auto et habitation. Une mesure qui pourrait booster le pouvoir d’achat des Français. Qui, après un sinistre sur sa voiture ou sa maison, n’a pas attendu trop de temps avant d’être indemnisé par son assureur ? Malheureusement, un bon nombre d’assurés. Un problème dont Bruno Le Maire semble être conscient. “Certaines indemnisations arrivent beaucoup trop longtemps après un sinistre et peuvent mettre une entreprise ou un particulier en grande difficulté financière”, a récemment affirmé le ministre de l’Economie dans un entretien accordé à Ouest France. De 2 à 6 mois d’attente au maximum selon les sinistres Pour faciliter la vie des Français, Bruno Le Maire a fait une promesse. “Nous plafonnerons les délais d’indemnisation à six mois après un dommage, et même à deux mois lorsque le sinistre ne requiert pas d’expertise”, a-t-il affirmé. Cette mesure, qui concerne les assurances automobile et habitation, devrait être intégrée dans la loi Pacte 2, attendue avant l’été. Jusqu'à présent, il est vrai que les délais d’indemnisation peuvent être très longs pour les assurés. C’est notamment le cas lorsque “les experts sont débordés après une tempête ou quand les assurés contestent l’expertise”, estime Olivier Gayraud, un juriste de l’association de défense des consommateurs CLCV interrogé par le quotidien régional. Le traitement d’un dossier d’indemnisation peut également prendre plus de temps que prévu “en cas de dommages corporels”, ajoute Olivier Moustacakis, le cofondateur d’un comparateur d’assurance. En effet, le cas échant, “il faut attendre certains examens médicaux”, explique-t-il Par ailleurs, “après un dégât des eaux, l’assureur ne versera l’indemnité qu’une fois les travaux de remise à neuf effectués”, souligne Olivier Moustacakis. Concrètement, ce sont toutes les situations les plus complexes à gérer qui entrainent, logiquement, des délais d'indemnisation assez longs. Une situation que le ministre de l’Economie juge intolérable pour les Français. “Nos compatriotes n’en peuvent plus de la complexité administrative”, reconnaît-il. Un clin d’œil, de la part du patron de Bercy, au chantier de la simplification administrative initié par le gouvernement, pour lutter contre l’excès de normes qui pèsent sur les particuliers, comme les entreprises et administrations. Des assurés également excédés par le coût de leur prime d’assurance Le ras-le-bol des Français ne porte pas que sur le délai d’attente pour être indemnisés par leur compagnie d’assurance en cas de sinistre. D'après une étude publiée par le néoassureur Leocare en octobre dernier, près d’un tiers des sondés (28%) se dit prêt à se passer de son assurance auto ou habitation. Pour cause, ils sont 63% à juger les tarifs trop excessifs. Il faut dire que ces dernières années, les cotisations n’ont cessé de grimper. Selon un comparateur d’assurance, la prime annuelle moyenne d’assurance auto a augmenté de 3,3% en 2023. Et elle devrait encore monter entre 3% et 5% en 2024, d’après le courtier Meilleurtaux. Même constat côté assurance habitation, où la hausse est attendue en moyenne à 5% cette année, d’après les estimations de la fédération France Assureurs. En revanche, souscrire à une assurance habitation pour son logement, et à une assurance auto pour son véhicule, n’est pas une option. Ceux qui comptent s’y soustraire s’exposent à des sanctions salées. La conduite sans assurance est considérée comme un délit, puni d'une amende de 3 750 euros. Des peines complémentaires, allant jusqu'à l'annulation du permis, avec interdiction de repasser l'examen, peuvent être assorties. Quant à l’assurance habitation, elle est obligatoire pour les locataires et les propriétaires d'un lot dans une copropriété, et recommandée pour les autres. En cas de manquement du locataire à son obligation, il risque l’expulsion de son logement.