Une représentante de l’Association norvégienne des véhicules électriques (NEVA) décrit les mutations qui s’opèrent au sein des stations d’essence. Elle remarque que les pompes classiques sont progressivement remplacées par des bornes de recharge rapide et parle ainsi d’une nouvelle ère. Actuellement, quelques pays comme la Norvège et les États-Unis s’imposent comme les leaders en la matière. Anticipant la baisse de leurs marges, nombre de firmes pétrolières investissent dans les solutions de recharge dédiées aux voitures électriques. Par exemple, Total a fait l’acquisition de G2mobility, un fournisseur de logiciels intégrés à quelque 10 000 bornes en France. Pour sa part, le géant britannique British Petroleum a financé les activités de l’enseigne canadienne FreeWire qui conçoit des unités mobiles permettant de réalimenter les véhicules en énergie. Quant à l’américain Chevron, il a noué un partenariat avec EVgo, qui dispose de l’un des réseaux de recharge rapide les plus importants aux États-Unis. Qu’en est-il des pétroliers en Norvège ? Diversifier les activités pour générer davantage de bénéfices Si les entreprises pétrolières manifestent un intérêt croissant pour les points de recharge, c’est parce qu’elles ont conscience de la place que peuvent prendre les voitures électrifiées dans le futur. Dans ce cas, les stations-service n’auront plus de raison d’être. En établissant une comparaison internationale, il apparaît que la Norvège se hisse au sommet lorsqu’il s’agit de compter le nombre d’automobiles propres par habitant. Le directeur norvégien de Circle K, Sverre Rosén, le confirme dans un communiqué de presse : La charge rapide est de plus en plus demandée, dans les villes et à l’extérieur, sur un segment où la clientèle est importante et en forte croissance. Sverre Rosén Les firmes pétrolières estiment que pour perdurer sur le marché, elles n’ont pas d’autre choix que de s’adapter aux nouveaux modes de consommation, quitte à transformer leur métier. D’ailleurs, les fonds obtenus de l’exploitation de l’énergie fossile seront alloués au développement de l’électromobilité. Suivre l’exemple hollandais ? Shell compte parmi les entreprises hollandaises pionnières dans l’implantation d’un réseau de charges pour véhicules électriques qui, il faut le souligner, doivent être munis d’une assurance auto. En plus de posséder des parts dans le capital du consortium Ionity, l’entreprise pétrolière détient NewMotion depuis 2017. Toutes ces sociétés desservent non seulement les Pays-Bas via des stations de recharge destinées aux professionnels comme aux particuliers, mais aussi d’autres pays européens. ImportantEn Norvège, en tout cas, le gouvernement s’active pour promouvoir le développement de la mobilité électrique quand la taxe écologique applicable aux véhicules polluants peut être particulièrement importante. Par exemple, les conducteurs de voitures électriques ne sont pas concernés par les péages. En dressant un bilan du mois de septembre dernier, la part de marché des vendeurs et constructeurs de véhicules zéro émission s’est établie à 54,5 %. Parmi les modèles les plus commercialisés compte la Tesla Model 3.