Une récente enquête de la Fédération bancaire française (FBF) et de l’Association française des sociétés financières (ASF) révèle que les particuliers se détournent de plus en plus du crédit à la consommation. Une tendance qui s’explique par le contexte inflationniste et qui engendre des conséquences inattendues. Les ménages se détournent-ils du crédit à la consommation ? C’est ce que tend à démontrer une récente enquête de la Fédération bancaire française (FBF) et de l’Association française des sociétés financières (ASF). En effet, le taux de détention du crédit à la consommation a atteint son plus bas niveau depuis presque 35 ans : sur 9 000 foyers sondés, seuls 21,8 % affirment détenir un crédit à la consommation, contre 27,2% en 2017. Ce recul s’explique notamment par l’inflation galopante qui pousse certains ménages à reporter leurs projets. Les établissements de crédits coincés par les taux d’usure À l’instar des emprunteurs, les banques se retrouvent également coincées par les taux d’usure. En effet, tandis que leurs coûts de refinancement continuent de grimper, le taux d'usure, c'est-à-dire le seuil maximal au-dessus duquel un établissement peut prêter, ne leur permet pas de se dégager une marge suffisante. Comme le révèle Frédéric Jacob-Peron, président de l'ASF au quotidien Les Echos : « Aujourd'hui le taux d'usure est à 6% pour les prêts de plus de 6 000 euros, quand les taux de refinancement se situent autour de 4% ». En clair, « il ne reste aux établissements financiers qu'environ 2% pour couvrir le coût du risque et les frais généraux », indique-t-il. Une réduction des effectifs et une sélection plus sévère des dossiers Dans ce contexte, certains établissements de crédit n’hésitent pas à recourir à une solution drastique : réduire leurs effectifs. Ainsi, « après BNP Paribas Personal Finance, la filiale du groupe bancaire, c'est au tour d'Oney, la filiale commune d'Auchan et de BPCE de se préparer à supprimer des postes », expliquent Les Echos. Pour parvenir à réduire les risques d’impayés et donc mieux maîtriser leurs coûts, d’autres se montrent plus attentifs au moment de la sélection des dossiers. C’est le cas chez Cofidis, filiale du Crédit Mutuel : sur 10 demandes de prêt, seuls 2 dossiers sont acceptés. « Le profil des clients s'est fragilisé à cause de l'inflation, ce qui nous a amenés à encore plus de prudence », affirme Mathieu Escarpit, directeur marketing de Cofidis France. Les acteurs qui se sont diversifiés sont moins impactés Par ailleurs, ce phénomène ne touche pas de la même manière tous les acteurs. Selon Françoise Palle-Guillabert, déléguée générale de l'ASF : « ceux qui se sont diversifiés et qui font de la location avec option d'achat (LOA) parviennent à conserver de bons comptes d'exploitation, mais les autres sont beaucoup plus touchés. » Ainsi, du côté de Franfinance, le choc a été atténué grâce à un juste équilibre des activités, entre crédits pour les particuliers et prêts pour les professionnels. Chez Floa, filiale depuis l'année dernière de BNP Paribas, ce sont les micro-crédits qui sauvent les meubles. « Nous faisons essentiellement des petits crédits, qui ne sont pas trop impactés par le taux d'usure », indique Marc Lanvin, le directeur général adjoint de Floa.