Le 18 septembre dernier, le gouvernement a dévoilé ses orientations budgétaires pour la Sécurité sociale, lesquelles prévoient une augmentation de +3,2 % des dépenses liées à l’assurance maladie pour l’année 2024. Ces données ont été communiquées aux parlementaires, issus à la fois de la majorité et de l’opposition, lors de la réunion organisée par le gouvernement pour présenter les axes majeurs du projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2024. Hausse anticipée de dépenses d’assurance maladie Le gouvernement français a récemment levé le voile sur ses projections budgétaires pour l’exercice 2024, avec une annonce majeure : une augmentation anticipée de +3,2 % des dépenses d’assurance maladie. Cette hausse, qui s’inscrit dans le cadre de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam), constitue une réponse directe aux besoins qui ont émergé à la suite de la pandémie de Covid-19. Les dépenses de santé ont connu une flambée inédite au cours des dernières années, et cette augmentation vise à soutenir le système de santé français dans sa phase de « décompression » après les mesures d’urgence. Le financement, objet de débat Le débat autour de ces prévisions budgétaires se focalise principalement sur les moyens de financer cette croissance des dépenses. Le gouvernement compte sur une intensification de la lutte contre la fraude pour générer des recettes supplémentaires, même si cette stratégie est critiquée pour ses résultats potentiels limités. ImportantPar ailleurs, l'exécutif prévoit de doubler la franchise sur les médicaments, la faisant passer à 1 euro, tout en maintenant un plafond de 50 euros. L’annonce de cette mesure a suscité de vives critiques, certains la qualifiant d’austère et peu efficace pour résoudre les problèmes financiers du système de santé. Il faut savoir que les contrats de complémentaire santé ne couvrent pas les franchises médicales. En effet, celles-ci sont considérées comme une contribution financière de l’assuré à proprement parler, et elles ne font pas partie des prestations prises en charge par les mutuelles santé. Par conséquent, à moins de rares exceptions où certains contrats peuvent proposer une couverture spécifique pour ces franchises (ce qui est peu courant), les assurés doivent s’attendre à payer directement ces montants lorsqu’ils utilisent les services médicaux concernés. Tabac et alcool : des enjeux en suspens Un aspect notable de cette annonce budgétaire est l’absence de discussions substantielles sur la lutte contre le tabagisme et l’abus d’alcool. Certains élus ont exprimé leur préoccupation quant à ce qu’ils perçoivent comme une « baisse de régime » du gouvernement dans ces domaines. Le tabagisme et l’abus d’alcool demeurent d’importants problèmes de santé publique en France, et le fait que ces questions ne soient pas abordées suscite des interrogations sur la stratégie globale de l'exécutif en matière de santé. A retenir Le budget de la Sécurité sociale pour l’année 2024 prévoit une hausse significative des dépenses de santé afin de soutenir le système de santé après la pandémie. Toutefois, les moyens envisagés pour augmenter les recettes, tels que la lutte contre la fraude et le doublement de la franchise sur les médicaments, font l’objet de débats et de critiques. L’absence de mesures substantielles pour lutter contre le tabagisme et la consommation excessive d’alcool suscite des interrogations quant à la stratégie globale du gouvernement en matière de santé. L’application de ces mesures et leur impact sur le système de santé français constitueront des enjeux majeurs à surveiller en 2024.