Au fil des années récentes, le virus du Nil occidental s’est frayé un chemin jusqu’en Europe, mais n’avait jamais fait acte de présence en France à l’exception des régions bordant la Méditerranée. Suite à l’identification du tout premier cas enregistré en Gironde au tout début du mois d’août, l’Agence régionale de santé de la Nouvelle-Aquitaine vient de confirmer l’apparition de nouveaux foyers d’infection. Mais faut-il craindre la propagation de ce virus ? Des symptômes souvent confondus avec ceux de la grippe Ce premier cas détecté marque une intrusion exceptionnelle de ce virus au-delà des frontières méditerranéennes. En plus des deux autres cas confirmés, le Dr Karim Tararbit, épidémiologiste et conseiller expert médical à l’ARS Nouvelle-Aquitaine, annonce L’attente des résultats des autorités sanitaires pour deux autres cas suspects. Dr Karim Tararbit Ces derniers présentent des indicateurs biologiques suggérant une possible infection virale. Toutefois, l’agence régionale affirme qu’il n’y a pas lieu de s’alarmer. Les symptômes associés à la fièvre de ce virus se rapprochent sensiblement de ceux de la grippe, englobant des douleurs articulaires et musculaires, ainsi que des maux de tête. Des complications neurologiques peuvent survenir pour environ 1 % des cas, surtout chez les patients dont le système immunitaire est affaibli. Toutefois, dans 80 % des situations, l’infection reste asymptomatique. À noter que la mutuelle santé prend en charge l’intégralité des dépenses de santé des personnes touchées par cette maladie. Une intrusion en Europe depuis 2010 Important Si jusqu’en 2010, le virus se cantonnait principalement en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie occidentale, une croissance des contaminations a été observée sur le continent européen. Les premiers cas d’infection étaient apparus en Allemagne et aux Pays-Bas entre 2019 et 2020. Quant à la France, seules la Provence-Alpes-Côte d’Azur et l’Occitanie étaient touchées jusqu’à présent. D’après le Dr Tararbit, 17 cas ont été notifiés dans les Alpes-Maritimes en 2018, 2 autres dans la région PACA en 2019, et 6 l’an dernier. Dr Karim Tararbit Ainsi, malgré sa rareté, cette infection est bien présente dans le paysage médical français. Cependant, l’émergence récente de ce pathogène en Gironde préoccupe du fait de sa capacité potentielle à se répandre sur d’autres territoires. L’introduction de ce virus en Europe serait due aux oiseaux migrateurs en provenance d’Afrique qui en sont porteurs. La transmission à l’humain s’effectue malencontreusement au moyen des moustiques qui ont piqué des oiseaux infectés. Il semble que ce virus, qui fut originellement repéré en Ouganda en 1937, ne peut se transmettre entre humains, ni même de l’homme à l’insecte. Bien que ces contraintes restreignent une propagation à grande échelle, les virus sont des entités évolutives Dr Karim Tararbit Selon le Dr Tararbit. Malgré un risque épidémique faible, les autorités de la santé maintiennent leur vigilance en lançant une enquête visant à scruter en profondeur les foyers de contamination et cartographier l’étendue probable de la propagation du virus. Cette démarche permettra à terme de mettre en œuvre toutes les mesures nécessaires pour circonscrire son expansion vers d’autres régions. À retenir Depuis le début du mois d’août, trois cas d’infection du virus du Nil occidental ont été confirmés sur le territoire français, avec des symptômes ressemblant à ceux de la grippe. Cette situation vient bousculer les préconceptions sur la répartition géographique de ce virus présent depuis toujours en Afrique et Asie. Même si le risque d’épidémie est moindre, les autorités sanitaires demeurent sur le qui-vive.