De nombreuses exclusions de garanties empêchent certains emprunteurs de profiter pleinement de l’assurance de prêt souscrite pour leur crédit conso. Ce qui pousse à s’interroger sur son utilité. Dans quels cas est-elle ou non recommandée ? L’assurance emprunteur a pour objet de rembourser vos mensualités de prêt, notamment en cas de décès, d’invalidité ou de maladie. Elle est quasiment obligatoire lors de la souscription d'un crédit immobilier. Mais quid du crédit conso ? Et bien, si vous faites un emprunt pour financer l’achat d’une nouvelle voiture par exemple, vous êtes libre d’opter ou non pour une assurance de prêt. Dès lors, la tentation est grande de s’en passer pour réduire la facture. Surtout que la souscription d’une assurance emprunteur est loin de vous protéger contre tous les risques, en raison des clauses et exclusions de garanties qui existent dans le secteur. Par exemple, “les problèmes de dos sont très souvent exclus des garanties dans les notices d'assurance” souligne le site d’information MoneyVox. Alors qu’ils sont à l’origine de nombreux arrêts de travail. Et “la couverture n'est pas meilleure pour les pathologies psychologiques”, ajoute MoneyVox. Là encore, c’est particulièrement dommageable, puisqu’entre 2020 et 2022, elles “sont devenues la première cause d'arrêt de travail sur les arrêts supérieurs à 30 jours”, selon le groupe Apicil. Des exclusions de garanties nombreuses et qui manquent de clarté Concernant la garantie décès, il vaut également mieux être vigilant pour être certain d’être couvert. En effet, les assurances de prêt excluent de la couverture certaines causes entraînant le décès, comme par exemple les “suicides intervenus lors de la première année du contrat” ou “l'état d'ivresse lorsque l'assuré conduisait le véhicule accidenté”. De plus, en dehors d’un certain âge, variable selon les établissements, l’emprunteur ne peut plus profiter de la garantie décès. Enfin, non seulement les clauses et exclusions de garanties sont nombreuses, mais elles sont souvent difficiles à identifier pour l’assuré. Dans un rapport de l'année passée, le médiateur de l'assurance déplorait avoir constaté “des clauses d'exclusion floues condamnées de longue date par la Cour de Cassation” dans des contrats d’assurance. Jean-Louis Kiehl, le président de Crésus, une association de lutte contre le surendettement, dénonce d’ailleurs “un problème de lisibilité des contrats d'assurance”. Il estime “qu’il y a un besoin de clarté, car le citoyen n'est pas un assureur professionnel”. Une assurance de prêt recommandée pour les crédits conso les plus longs et onéreux En conséquence, le choix de souscrire une assurance de prêt pour son crédit conso n’est pas toujours pertinent. “Si sur un petit prêt remboursé rapidement, ce n'est pas utile”, juge Maël Bernier, la directrice de la communication de Meilleurtaux. Cependant, “il faut y réfléchir quand on souscrit un prêt long qui représente des dizaines de milliers d'euros, car l'assurance reste une protection pour l'emprunteur et ses proches”, ajoute-t-elle. Le cas échéant, le choix d’une assurance de prêt n’est pas à prendre à la légère, dans la mesure où tout crédit doit être remboursé. Globalement, “à partir de 15 000 euros ou pour un prêt au-delà de 36 mois, je trouve que la question se pose réellement”, considère Maël Bernier.