L’inflation touche différemment les ménages, certains étant plus vulnérables que d’autres. C’est la conclusion de deux études menées par l’OFCE et France Stratégie, dont les résultats ont été publiés le 22 février dernier. Les effets de la hausse des prix ne sont pas ressentis de la même manière par tous les Français. À la fin de l’année, leur pouvoir d’achat devrait se détériorer en raison de la baisse du salaire réel causée par l’augmentation des prix. Toutefois, cette baisse devrait être atténuée par les aides de l’État, telles que le bouclier tarifaire et les ristournes sur le prix des carburants. Des disparités selon le profil ImportantSelon l’Insee, le taux d’inflation s’est établi à +5,2 % en 2022. Cependant, les chiffres de l’OFCE indiquent que la hausse des prix a été plus prononcée pour les ménages modestes, atteignant +8,5 %, que pour les ménages aisés, qui ont connu une augmentation de seulement +3,4 %. France Stratégie souligne que l’impact de l’inflation sur les foyers varie en fonction de la part des biens et services dans leur budget. En 2023, leur pouvoir d’achat devrait se détériorer de 130 à 364 euros par unité de consommation, d’après les données fournies par Les Échos. Les dépenses de logement, d’alimentation et de transport des ménages habitant en banlieue ont progressé de +17,4 % entre 2017 et 2022, contre +13,6 % pour ceux en centre-ville. La hausse serait plus accentuée pour ceux vivant en zone rurale, selon les estimations de l’OFCE. Le crédit à la consommation est parfois la solution privilégiée par certains Français pour faire face à l’envolée des prix. Les ménages modestes les grands perdants L’étude montre que le taux d’inflation excède de 0,6 point par rapport à l’inflation moyenne pour les foyers composés principalement de seniors, contre une régression de -0,5 point pour les personnes âgées de 30 à 40 ans. Ce sont les classes moyennes et les propriétaires qui ont été les plus impactés par l’inflation entre 2017 et 2022. Mais France Stratégie estime que ce sont les ménages les plus pauvres qui s’en sortent le moins. Même si le soutien du gouvernement (à hauteur de 560 euros) a permis de limiter l’impact de l’inflation, l’OFCE met en doute la pérennité de ces aides au regard de leur coût onéreux pour les finances publiques. Les rapporteurs suggèrent de cibler les aides en priorité vers les Français les plus vulnérables et qui ont du mal à supporter le choc de l’inflation. A retenir Deux études menées par l’OFCE et France Stratégie révèlent que la capacité à encaisser le choc d’inflation n’est pas la même pour tous les Français. La baisse du pouvoir d’achat est durement ressentie par les foyers les plus pauvres.