Qui dit « inflation » dit « baisse du pouvoir d’achat ». Dans pareil cas de figure, pour pouvoir acheter ce dont ils ont besoin, les ménages n’ont d’autres choix que de contracter un crédit. Sauf que dernièrement, malgré une inflation galopante, le marché du crédit ne suit pas la même courbe. L’explication pourrait se trouver du côté du taux d’usure. Un ralentissement en novembre Les chiffres de l’Association française des sociétés financières (ASF) sur le crédit à la consommation font état d’une augmentation de 8,7 % du volume lors des onze premiers mois de 2022. Mais en se concentrant spécifiquement sur le mois de novembre, là il est question d’un ralentissement, avec un volume en baisse de 0,5 %. Cette baisse peut paraître étonnante compte tenu de l’inflation et de l’état actuel du pouvoir d’achat des ménages, qui n’a pas connu d’amélioration, ce qui devait les inciter à emprunter. ImportantMais si les banques ont constaté un recul en novembre sur le prêt à la consommation, c’est en grande partie à cause du taux d’usure. Avec la remontée des taux d’intérêt et celle du coût des risques, le taux d’usure, qui s’établit actuellement de 5,79 %, est vite dépassé. De ce fait, bon nombre de prêts sont refusés. Ainsi, pour relancer la machine du crédit, les banques n’ont d’autres choix que d’attendre que le taux d’usure remonte. Le recours au paiement fractionné Pas très rassuré par le crédit conso dans sa forme classique – la preuve, le prêt personnel a baissé de 17,9 % en novembre –, le consommateur affiche un engouement accru pour le paiement fractionné (offrant la possibilité de payer un article en plusieurs fois). Ce type de crédit « immédiat » séduit parce qu’il est dépourvu de coûts supplémentaires. De plus, le paiement fractionné n’obéit pas aux mêmes contraintes réglementaires liées au crédit à la consommation de plus de 90 jours. ImportantMais le succès de cette formule est tel que la Commission européenne et les différents régulateurs songent à modifier la législation afin de mieux encadrer la pratique et ainsi réduire les risques de surendettement. À retenir Le volume des crédits accordés en 2022 est en hausse lors des 11 premiers mois de l’année, mais observe un léger recul en novembre. Le taux d’usure prive de crédit un bon nombre d’emprunteurs potentiels. Le paiement fractionné reste une pratique très courante.