En janvier 2023, les Français ont davantage eu recours au crédit renouvelable pour couvrir leurs dépenses du quotidien. La tendance s’explique par la flambée des prix dans l’alimentaire, une consommation en berne et l’inflation galopante qui incite les ménages à la prudence, voire à privilégier l’épargne, notamment sur le livret A, dont le taux est devenu plus attractif. Recours accru au crédit renouvelable par les ménages modestes D’après les chiffres de l’Association française des sociétés financières (ASF), Les établissements financiers ont accordé 3,6 milliards d’euros de crédit à la consommation en janvier 2023, soit une hausse de 2,2 % en un an. ImportantLes foyers fragiles ont été les plus nombreux à recourir à ce type de financement pour continuer à consommer. Cependant, de fortes disparités sont observées entre les différents types de prêts conso. D’un côté, la production de prêts personnels a diminué de 17,6 % d’une année à l’autre. Le rythme de progression plus lent du taux d’usure par rapport aux taux d’intérêt a exclu de nombreux ménages du marché. De l’autre, celle des crédits renouvelables ou revolving a crû de 14,7 % sur la période considérée, passant de 745 millions d’euros en janvier 2022 à 855 millions d’euros en janvier 2023. Cette tendance pourrait s’expliquer par la rapidité et la simplicité d’obtention d’un crédit renouvelable. ImportantPour rappel, le principe est que l’emprunteur dispose de fonds (pour un montant plafonné) qu’il utilise à sa guise, et qui se reconstitue au fur et à mesure de ses remboursements. Cette enveloppe est souvent associée à une carte, notamment d’enseignes de distribution, qui facilite son utilisation. Risque de surendettement lié au taux élevé des prêts revolving D’après les spécialistes, Le recours croissant au crédit renouvelable peut être interprété comme un indicateur des difficultés financières que rencontrent de nombreux ménages vulnérables dans un contexte de forte inflation. Le directeur général adjoint de Oney, Julien Cailleau, a déclaré dans Le Figaro qu’ Une grande partie de ces prêts concernent de faibles montants et sont souscrits au-delà du 15 du mois. Julien Cailleau Pour les professionnels, ces caractéristiques traduisent un besoin de financement des dépenses courantes. Or, le risque est d’aggraver le surendettement des Français. En effet, les crédits renouvelables sont proposés à des taux prohibitifs : plus de 20 % pour des sommes inférieures à 3 000 euros, et 6 % pour tout prêt de plus de 6000 euros. Ce type de crédit à la consommation a d’ailleurs été tenu pour en partie responsable de l’endettement des ménages et strictement encadré, ce qui a fait chuter sa production ces dernières années. Toutefois, l’ASF tient à relativiser la progression constatée en janvier, et plus largement, depuis la fin de la crise sanitaire. L’Association souligne que Le niveau actuel reste très en deçà des pics enregistrés à la fin des années 2000, suivis de plus d’une décennie de baisse continue, notamment durant la pandémie. Le récent rebond reflèterait donc plutôt un retour à la normale. Le prêt renouvelable se distingue de l’ensemble du secteur du prêt conso (prêt personnel, crédit renouvelable, LOA et crédit affecté), qui est orienté à la baisse. L’enquête 2022 de l’Observatoire des Crédits aux Ménages, Seulement 21,8 % des ménages avaient un prêt en cours, Un seuil jamais observé depuis 1989. À retenir Les Français modestes ont accru leur utilisation de crédit renouvelable en janvier 2023 pour couvrir les dépenses du quotidien. La production a atteint 3,6 milliards d’euros de production (+2,2 % en un an), mais le montant des prêts individuels est majoritairement faible. Les professionnels craignent que cette tendance ne conduise à une aggravation du surendettement, car les crédits renouvelables sont proposés à des taux très élevés. Contrairement au segment du crédit renouvelable, la production globale de crédit conso est en baisse.