L’institut CSA et Allianz ont publié les résultats de leur deuxième étude conjointe concernant la perception des Zones à Faibles Émissions (ZFE) par les Français. En effet, l’interdiction de circulation de certains véhicules dans 43 grandes agglomérations impose le renouvellement de 40 % du parc automobile d’ici début 2025. Or, les conducteurs concernés à court terme ne semblent pas prêts à remplacer leur véhicule. Des automobilistes mal informés et peu favorables à la réforme Les échéances imposées par la réglementation se rapprochent rapidement. Important À partir du 1er janvier 2025, les véhicules Crit’Air 3, 4 et 5 ne seront plus autorisés à circuler dans les ZFE, et les véhicules Crit’Air 2 seront également interdits en région parisienne. Et alors que le délai est réduit, seulement la moitié des Français connaissent la définition correcte d’une ZFE. Pire, parmi ceux impactés par les ZFE, à peine 52 % sont en mesure d’en fournir une bonne définition. L’information progresse cependant, et avec elle vient une défiance accrue, les automobilistes réalisant que le changement va les affecter. Ainsi, la proportion d’individus se disant favorables aux ZFE a reculé de 6 points sur un an, passant de 57 % en 2022 à 51 %. Ce sont principalement les jeunes actifs urbains qui disposent du budget pour l’achat d’un véhicule propre ou qui ont accès à de nombreuses alternatives. Les jeunes 18-24 ans sont d’ailleurs les plus favorables, et à 63 % bien informés, contre 37 % en moyenne pour le panel. Du côté des détracteurs, les possesseurs des voitures les plus polluantes (Crit’Air 4 et 5), qui ne pourront plus se rendre en centre-ville, sont les plus nombreux (62 %). Leur problème est que la valeur à la revente est faible, alors que la valeur d’usage reste importante. Sont également réfractaires les seniors résidant dans de petites agglomérations ou en zones rurales, dont la voiture est le principal moyen de déplacement. Le budget, principal frein à la mise en conformité du parc Car la question financière est centrale, dans l’opposition à la réforme. Interrogés concernant le budget à consacrer à l’achat d’une voiture conforme aux exigences des ZFE, 36 % ont répondu « ne pas avoir les moyens, qu’il s’agisse d’un modèle neuf ou d’occasion très récent, électrique ou à essence ». Parmi les utilisateurs d’un véhicule Crit’Air 4 et 5, 41 % n’ont pas un euro pour en changer. Pour les autres, 28 % ne peuvent pas dépasser 6 000 €, 19 % sont disposés à dépenser entre 11 500 € et 20 000 €, tandis que 17 % pourraient payer plus de 20 000 €. Il faut dire que le marché auto est depuis quelques années sous forte tension, avec des prix très élevés, en raison de la faiblesse des stocks et de la pénurie de pièces détachées. Il faut y ajouter les coûts en hausse du carburant, ainsi que de l’assurance auto obligatoire. ImportantPour accélérer la mise à niveau du parc, l’institut CSA préconise deux solutions : accorder davantage d’aides aux propriétaires de véhicules Crit’Air 4 et 5 et repousser la date d’entrée en vigueur des ZFE pour les Crit’Air 3. À défaut, 36 % des Français concernés par la réforme déclarent qu’ils continueront à utiliser leur véhicule et 20 % d’entre eux doutent de l’application effective du dispositif dans les échéances prévues. Ils se basent sans doute sur le report de la date à 2028 au lieu de 2025 à Lyon. Toutefois, en parallèle, un tiers des répondants envisagent de se tourner vers les transports en commun, et plus largement, les solutions de mobilité partagée. Seulement 17 % investiront dans un véhicule conforme. A retenir Seulement 51 % des Français connaissent la définition correcte d’une ZFE et la proportion d’individus favorables aux ZFE a reculé de 6 points en un an. Les possesseurs des voitures les plus polluantes (Crit'Air 4 et 5) sont les plus réfractaires à la réforme pour des raisons budgétaires, tandis que les jeunes actifs urbains sont les plus favorables aux ZFE. 36 % des automobilistes concernés n’ont pas les moyens de changer de véhicule et la même proportion continuera à utiliser une voiture polluante.