Dans ce contexte inflationniste, les péages autoroutiers ont subi une hausse significative au 1er février, date habituelle de la révision des tarifs. D’après les données fournies par les autorités, cette augmentation atteint en moyenne +4,75 % par rapport à l’année précédente. Toutefois, cette hausse globale reflète-t-elle la réalité sur l’ensemble du réseau autoroutier ? En partenariat avec le magazine Complément d’enquête, Franceinfo a scruté les prix affichés sur les grands axes du réseau autoroutier français. Cette analyse a porté sur 3 128 tronçons routiers, en utilisant des données recueillies auprès du site eco-autoroute.fr et des brochures des sociétés concessionnaires. Des évolutions tarifaires variables Derrière les moyennes nationales, il apparaît que toutes les autoroutes ne sont pas soumises aux mêmes tarifs. C’est ce qui ressort du classement des autoroutes et tronçons qui ont connu les plus fortes augmentations en 2023 dressé par Franceinfo. ImportantSur l’axe Lyon-Grenoble (A48), les conducteurs ont vu les prix grimper de +10,5 % en un an. Cette hausse s’explique par le fait que les coûts de construction et d’entretien sont répercutés sur le prix du péage. L’A65, reliant Langon (Gironde) à Pau (Pyrénées-Atlantiques), se démarque également avec une progression bien plus élevée que la moyenne, soit environ +10,4 %. Sur les 100 tronçons autoroutiers ayant enregistré les plus importantes augmentations tarifaires sur la dernière année, la majorité d’entre eux concernent des aménagements réalisés depuis le début des années 2000. C’est le cas des portions de l’A65, ouvertes en 2010 qui occupent quatorze des quinze premières places. L’A28, celle reliant Alençon (Orne) à Rouen (Seine-Maritime), mise en service en 2005 et l’A63, transformée en autoroute en 2013, n’est pas en reste. Si les hausses tarifaires dépassent largement la moyenne nationale dans ces autoroutes, c’est parce que celles-ci sont soumises à des contrats spéciaux comportant des clauses autorisant des augmentations plus importantes que celles appliquées aux grandes autoroutes historiques aménagées au XXe siècle. La Direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités (DGITM), relevant du ministère de l’Écologie, A confirmé à Franceinfo l’existence de prix plus onéreux sur ces autoroutes récentes . À l’origine du calcul de l’augmentation moyenne de +4,75 % en 2023, annoncée par l’État, elle n’a tenu compte que des tarifs en vigueur sur le réseau autoroutier ancien, qui représente plus de 90 % du réseau national. Cela s’annonce comme une mauvaise nouvelle pour les conducteurs qui sont déjà confrontés à une hausse remarquable de leur prime d’assurance auto. Un surprenant rabais sur l’autoroute la plus coûteuse de France Selon la DGITM, les sociétés concessionnaires des réseaux autoroutiers récents bénéficient de clauses tarifaires plus avantageuses, en raison d’une moindre fréquentation sur ces nouvelles voies et de coûts de construction faramineux relatifs aux projets soumis à des normes environnementales et de sécurité plus exigeantes . Cependant, toutes les sociétés concessionnaires du réseau récent ne cherchent pas forcément à appliquer les tarifs les plus chers auxquels elles ont droit. Quelques-unes ont misé sur une réduction de leurs tarifs entre 2022 et 2023. C’est notamment le cas du Duplex A86 où les usagers doivent quand même payer le prix le plus élevé en France. A retenir Le classement des autoroutes et des tronçons qui ont subi les plus fortes hausses tarifaires en 2023 dévoilé par Franceinfo met en lumière une disparité des tarifs sur les réseaux récents et nouveaux. Si l’augmentation moyenne est de +4,75 % par rapport à l’année précédente d’après les chiffres officiels émis par l’État, elle peut atteindre jusqu’à +10,5 % sur l’A48 qui a fait l’objet d’importants travaux d’aménagement.