Pour l’année 2023, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a signalé un total de 4925 cas de ruptures de stocks ou de risques de rupture. Cela représente une hausse de 30,9 % par rapport à l’année précédente et même un bond de 128 % comparé à 2021. Le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d’officine (USPO) déplore une situation catastrophique. Une douzaine d’heures par semaine pour traiter les pénuries Une étude commanditée par Pierre Olivier Variot, à la tête de l’USPO, A permis de savoir que les pharmaciens passent en moyenne une douzaine d’heures à résoudre le règlement des pénuries, Pierre Olivier Variot En contactant notamment les laboratoires, les fournisseurs et les confrères. Cela représente une perte de temps considérable. Un traitement en retard risque par ailleurs d’alourdir la prise en charge par les médecins, par l’Assurance Maladie et par la complémentaire santé des personnes confrontées aux pénuries. De multiples causes pour expliquer les pénuries La délocalisation de la production des médicaments à l’étranger, et plus particulièrement dans les usines asiatiques, explique en partie leur pénurie en France. Comme les prix sont bas en France, les fournisseurs privilégient des pays où les marges sont plus importantes. D’autres pénuries ne sont pas attribuées au manque d’approvisionnement. En effet, de telles situations sont signalées sur des médicaments sont disponibles en stock auprès des industriels. C’était notamment le cas de l’amoxicilline pédiatrique, avec des quantités suffisantes pour couvrir trois mois de demande, selon les fournisseurs, alors qu’elle était parfois introuvable dans les officines. Le gouvernement a annoncé un plan pour lutter contre les pénuries Le 21 février dernier, le ministre délégué chargé de l’Industrie Roland Lescure et la ministre de la Santé Catherine Vautrin ont dévoilé un plan triennal visant à détendre la distribution des médicaments. Cela passe en premier lieu par la relocalisation des molécules essentielles, dont 450 ont déjà été identifiées et surveillées. L’adaptation de la boîte ou du flacon à la posologie habituelle afin de réduire la quantité non consommée est aussi envisagée. L’ANSM va par ailleurs établir une liste d’équivalence pour permettre aux pharmaciens de trouver des alternatives en cas de pénurie. A retenir Les cas de pénuries de médicaments sont en hausse de 30 % en un an. Les pharmaciens perdent 12 heures par semaine à régler les pénuries et leurs conséquences. Le gouvernement prévoit plusieurs mesures pour atténuer le problème.