Selon l’UFC-Que Choisir, le dépassement d’honoraires est un phénomène plus courant qu’on ne le croit. D’après les conclusions d’une enquête qu’elle a menée, il concernerait même plus de 50 % des consultations, notamment celles passées auprès de spécialistes. L’association rappelle également que cette pratique, en constante augmentation, pousse les patients les plus modestes à renoncer aux soins. Gynécologues, ophtalmologues et anesthésistes en tête L’étude, basée sur les données de l’Assurance maladie, révèle que 52,2 % des médecins spécialistes libéraux pratiquaient des dépassements d’honoraires en 2021, contre 45,8 % en 2016. La gynécologie est la spécialité la plus concernée, avec 71,4 % des praticiens appliquant un dépassement moyen de 20,60 euros pour une consultation de base à 30 euros. Viennent ensuite les ophtalmologues (66,7 % de dépassements, 13,80 euros de moyenne) et les anesthésistes (58,8 %, 10,90 euros de moyenne). À travers son enquête, l’UFC-Que Choisir souhaite également attirer l’attention sur les fortes disparités territoriales. ImportantEn moyenne, les consultations sont 2,5 fois plus chères en Île-de-France qu’ailleurs dans l’Hexagone. Paris arrive en tête, suivi par les départements littoraux du Sud et les grandes métropoles. Les conséquences sur l’accès aux soins Ces dépassements d’honoraires constituent un obstacle majeur à l’accès aux soins pour les patients aux revenus modestes. Même le fait d’obtenir un rendez-vous médical s’apparente à un vrai parcours du combattant pour 45 % des patients les plus modestes. Les plus aisés rencontrent rarement ce type de difficulté, seulement 4 % d’entre eux ayant été confrontés au problème. L’association tient aussi à rappeler que 38 % des personnes s’estimant en mauvaise santé renoncent à des soins pour des raisons financières. Que faire pour lutter contre cette pratique ? L’UFC-Que Choisir appelle donc à des mesures concrètes, comme par exemple : fermer l’accès au secteur 2 (à honoraires libres) pour les nouveaux médecins, contraindre les médecins en secteur 2 à respecter le tarif conventionnel pour une partie de leur patientèle, faire en sorte que toute augmentation du prix conventionnel conduise à une réduction effective du reste à charge pour les patients. L’association met également à disposition un annuaire des médecins sur le site de l’Assurance maladie permettant de savoir si un praticien est en secteur 1 (sans dépassement d’honoraires) ou en secteur 2. Le recours à une mutuelle Souscrire une mutuelle santé peut s’avérer indispensable pour limiter le reste à charge en cas de dépassements d’honoraires. Il est néanmoins important de comparer les différentes offres et de choisir une mutuelle qui propose un niveau de remboursement adapté à ses besoins. À retenir L’UFC-Que Choisir alerte sur la fréquence croissante des dépassements d’honoraires médicaux, touchant plus de 50 % des spécialistes. Les gynécologues, les ophtalmologues et les anesthésistes sont les plus enclins à pratiquer des dépassements. Les consultations sont 2,5 fois plus chères en Île-de-France par rapport aux autres régions de l’Hexagone.