En France, plus d’un million de personnes dépendent d’un fauteuil roulant pour se déplacer. Le coût exorbitant de cet équipement constitue pourtant un frein important à leur autonomie et à leur vie sociale. En avril 2023, le président Emmanuel Macron a pris un engagement fort : le remboursement intégral des fauteuils roulants, manuels et électriques, à partir de cette année. Cette mesure vise à améliorer le quotidien des personnes concernées et à garantir leur pleine inclusion dans la société. Récemment, le Premier ministre Gabriel Attal a réaffirmé l’engagement du gouvernement à tenir cette promesse et à venir en aide aux citoyens en situation de handicap. Mais qu’en est-il réellement ? Un reste à charge conséquent L’accès à la mobilité demeure un droit fondamental, mais pour les personnes ayant besoin d’un fauteuil roulant, le rêve peut vite se transformer en cauchemar financier. Le prix exorbitant de ces équipements, pouvant atteindre 10 000 euros pour un modèle manuel et 50 000 euros pour un électrique, constitue un obstacle majeur pour beaucoup . Et même si l’Assurance maladie apporte une aide financière bienvenue, avec des prises en charge respectives de 600 euros et de 5 200 euros pour les modèles manuels et électriques, et que les départements contribuent également aux remboursements de ces dispositifs via la prestation de compensation du handicap (PCH), celles-ci restent insuffisantes pour les personnes aux revenus modestes. Malika Boubekeur, conseillère nationale de l’APF France handicap, rappelle d’ailleurs que Ces financements ne suffisent pas toujours à combler le reste à charge. Malika Boubekeur Depuis des années, cette association milite pour une réforme des modalités de prise en charge par l’Assurance maladie. Tous les fauteuils ne seront pas remboursés L’association juge le récent projet de nomenclature du gouvernement insuffisant. Si une hausse de la base de remboursement est prévue, elle s’accompagne d’ un plafonnement du prix des modèles éligibles . ImportantEn conséquence, les fauteuils dont le prix est inférieur aux seuils fixés (2 600 euros pour un modèle manuel et 18 000 euros pour un électrique) seront intégralement remboursés, tandis que les autres ne le seront plus, nécessitant ainsi une prise en charge des organismes de complémentaire santé. Ainsi, l’association redoute une absence de prise en charge pour presque l’ensemble des fauteuils utilisés. Le député Sébastien Peytavie a déclaré que Cette décision découle d’une volonté de restreindre les dépenses de santé. Sébastien Peytavie Préoccupé par cette situation, il a lancé une pétition en ligne fin janvier, qui a déjà recueilli plus de 60 000 signatures, pour exiger le respect de la promesse présidentielle. En réponse aux préoccupations soulevées, le ministère chargé des Personnes handicapées a précisé le jeudi 15 février que Les discussions se poursuivent avec toutes les parties prenantes. L’objectif est d’aboutir à une entente pour permettre à chacun de bénéficier d’un fauteuil adapté à ses besoins dès cet été. La ministre déléguée Fadila Khattabi a bien confirmé que ces dispositifs (manuels ou électriques) seront intégralement remboursés par l’Assurance maladie. À retenir Le gouvernement français a promis de rembourser intégralement les fauteuils roulants dès cette année. La nouvelle nomenclature dévoilée par l’exécutif suscite cependant des inquiétudes. En effet, le plafonnement des prix des modèles éligibles pourrait exclure de nombreux fauteuils du dispositif.