Optimiser la performance énergétique des logements constitue un enjeu majeur pour la transition écologique. Mais si les travaux de rénovation se multiplient, ils demeurent complexes et coûteux. Une enquête menée auprès de 1 856 propriétaires permet d’explorer les dynamiques actuelles de la rénovation résidentielle, en mettant en lumière les défis rencontrés et les opportunités offertes par les politiques publiques. Le portrait des propriétaires rénovateurs L’échantillon de propriétaires interrogés se caractérise majoritairement par des occupants de maisons individuelles, souvent d’une construction ancienne, ce qui explique en partie la nécessité de procéder à des rénovations énergétiques. En effet, il apparaît que la majeure partie du parc immobilier concerné a été édifié avant 1975, période durant laquelle les réglementations thermiques étaient bien moins contraignantes. Toutefois, l’étude révèle que seuls 42 % des propriétaires ont réalisé un diagnostic de performance énergétique (DPE) préalablement aux travaux. Quant à l’audit énergétique, qui fournit des scénarios plus détaillés et des recommandations précises, il est encore moins courant, dans la mesure où moins de 20 % des rénovations sont concernées. Les types de travaux et les aides financières Le renouvellement des installations de chauffage constitue le cœur des projets de rénovation énergétique, représentant 51 % des travaux effectués. Les propriétaires optent de plus en plus pour des solutions performantes comme les pompes à chaleur, tout en reconnaissant la nécessité d’une approche globale associant isolation et changement de chauffage. Le coût moyen des travaux s’élève à 29 000 €, avec des variations importantes selon qu’il s’agisse d’une intervention unique ou de plusieurs actions combinées. Malgré les aides financières comme MaPrimeRénov’, les certificats d’économie d’énergie (CEE) et les réductions de TVA, ces dispositifs ne couvrent en moyenne que 20 % des coûts. ImportantPar ailleurs, moins d’un tiers des propriétaires ont contracté un prêt pour financer leurs travaux, souvent en raison de la complexité d’obtention des éco prêt taux zéro. Si les aides à la rénovation ont un effet incitatif certain, la lourdeur administrative, les retards dans le versement des subventions et les difficultés à trouver un accompagnateur Rénov' constituent de véritables freins. Ces obstacles ralentissent considérablement le démarrage des travaux, avec un délai moyen de six mois entre la première démarche et le début du chantier. A retenir La rénovation énergétique des logements en 2024 se révèle être une démarche à la fois nécessaire et complexe, impliquant une coordination rigoureuse entre diagnostics, travaux et aides financières. Si les propriétaires sont de plus en plus nombreux à entreprendre des travaux, les obstacles administratifs et financiers demeurent un frein à la généralisation des rénovations d’envergure.