Avec 1 100 milliards de dollars d’encours, le crédit auto reflète les records historiques de vente de voitures depuis plusieurs années aux États-Unis. Mais parallèlement, les défaillances d’emprunteurs voulant se payer le dernier 4x4 ont atteint leur plus haut niveau depuis 2009, même si la qualité du crédit est encore pire pour les cartes ou les prêts immobiliers. Les subprimes de plus en plus nombreux Année après année, les ventes de voitures aux USA battent des records historiques. En 2016, 17,5 millions d’unités ont été vendues, presque deux fois plus qu’en 2009. Mais cette euphorie, poussée par les facilités à obtenir un crédit et un coût réduit du carburant, a un revers : la dégradation de la qualité du crédit. Alors que l’encours des prêts auto dépasse 1100 milliards de dollars, les retards de remboursement représentent presque 1,5 % du total, en augmentation de 13 %. Des chiffres qui n’étonnent pas le secteur bancaire qui n’hésite pas, depuis des années, à accorder des crédits à des ménages de moins en moins solvables, qui dépassent depuis plusieurs mois 20 % des prêts auto. Pour les banques, il est en effet plus rentable d’attribuer un crédit subprime, c’est-à-dire plus élevé, à un ménage présentant plus de risques, qu’un crédit prime à un emprunteur fiable. De même, les prêteurs n’hésitent pas à allonger la durée des crédits au-delà de 7 ans, augmentant de près de 10 % le coût des emprunts, ce qui contribue à accroître les défaillances. Des relents de crise de 2008 Depuis plusieurs mois, les autorités de régulation américaines s’inquiètent de cette augmentation des défaillances, d’autant que cette dégradation de la qualité du crédit est plutôt moins forte dans le secteur des prêts auto, que pour les cartes de crédit ou les emprunts immobiliers. Tout le monde pense à la crise des subprimes de 2008, même si la situation n’est pas la même. Le montant emprunté pour acheter une voiture n’a rien à voir avec un crédit immobilier, et pour une automobile le crédit est à taux fixe. Mais cela n’empêche pas les régulateurs de commencer à s’intéresser à la titrisation croissante de ces crédits subprime, à l’origine du crash de 2008. Et certains prêteurs importants, comme l’espagnol Santander, commencent déjà à réduire leurs activités sur le marché américain.