Le secteur bancaire italien va mieux. La sortie du pays de la récession, la concurrence entre les établissements bancaires et l’émergence des plateformes Web de prêts ont contribué à cette embellie du marché. Cette amélioration se reflète notamment sur les prêts octroyés aux ménages italiens qui ont engrangé une forte hausse. Depuis 2016, les banques italiennes inquiètent. Elles ont en effet rencontré un problème structurel qui découle des mauvais investissements réalisés avant la crise de 2008. 360 milliards d’euros, c’est le montant estimé des créances douteuses des établissements bancaires de la péninsule. Lors d’un « stress test », examen pour déterminer la santé des banques, effectué par la Banque centrale européenne en octobre 2015, celle-ci avait estimé que le système bancaire italien disposait en moyenne de 22% de créances douteuses et même 39% pour l’établissement le plus touché, la Monte dei Paschi di Siena. Cette tourmente a affecté l’activité des banques italiennes, notamment celles d’octroi des crédits, mais aujourd’hui, la situation semble s’améliorer. Le financement des entreprises Toujours réticentes à financer les entreprises avec des crédits détériorés qu’elles ont à peine stabilisé, les banques italiennes subissent davantage la concurrence des plateformes en ligne, ce qui pourrait améliorer le marché. Placées sous la surveillance de Bankitalia, ces plateformes (Smartika, BorsadelCredito, Prestiamoci, Younited Credit et Soisy) servent des taux qui sont en moyenne inférieurs de 1% à ceux proposés par les banques. Depuis 2008, celles-ci ont octroyé 9 000 prêts pour un total de 58 millions d’euros. Comparé aux autres secteurs européens, celui de l’Italie est encore en pleine éclosion. En effet, ce montant total des prêts est encore largement inférieur aux 4 milliards de livres sterling distribués par les plateformes britanniques Zop et Funding Circle par exemple. Par rapport au secteur américain, la différence est d’autant plus flagrante si l’on ne considère que les 24 milliards de dollars de prêts octroyés par Lending Club. L’Italie est néanmoins en train de rattraper son retard. Le financement des ménages Ces derniers mois, la production de prêts personnels et de prêts immobiliers s’est considérablement améliorée, progressant respectivement de 16,3% et de 35% en 2016. À cause de la crise, les établissements bancaires italiens ont donné aux ménages la possibilité d’effectuer des achats différés, particulièrement sur les acquisitions de voitures et de motos qui ont augmenté de plus de 20%. Les prêts octroyés pour le financement de projets immobiliers ont quant à eux bondi de près de 35%. Pour ce qui est des taux de crédit, les différents établissements, en forte concurrence, proposent dorénavant à leurs clients comme à leurs prospects des barèmes accessibles. En septembre dernier, les grandes banques de la place servent des taux moyens de 8,7% alors que trois années plus tôt, elles affichaient des taux de 10,6% pour des prêts sur cinq ans en moyenne de 12 217 euros.