Avec une croissance de 40 % entre 2015 et 2016 du montant drainé par le financement participatif, le crowdfunding démontre sa maturité. Ce mode de financement original, qui permet de choisir « qui » on veut soutenir, a bénéficié à 21 375 projets en 2016 sous forme de prêts, de dons ou d’investissement en fonds propres. Financement alternatif ou participatif Selon les derniers chiffres publiés par l’association Financement Participatif France, la finance alternative a dépassé 628 millions d’euros en 2016, dont 233 millions d’euros drainés par le crowdfunding. Ces nouvelles statistiques distinguent donc le financement participatif, celui qui met en contact direct le financier et les acteurs du projet, de l’enveloppe générale du financement alternatif jusque-là prise en compte. Cette clarification permet de connaître réellement la croissance du crowdfunding, avec son image de rupture des origines, qui n’a, sans aucun doute, peu de choses à voir avec les fonds de prêts, permettant à des particuliers de refinancer des crédits à la consommation, une activité somme toute traditionnelle de gestion d’actifs. Le financement par une foule en nette croissance En 2016, 21 375 projets ont réussi à convaincre des particuliers de directement les aider, soit 20 % de plus qu’en 2015. Cela représente 233,8 millions d’euros, regroupés grâce à 1,45 million de « souscriptions » individuelles. L’equity, c’est-à-dire les prêts accordés aux entreprises, représente la plus grosse part (96,6 M€), en progression de +46 % en un an. Suivent, à parts égales, les dons, avec ou sans contrepartie, et les investissements en fonds propres, totalisant chacun 68,6 millions d’euros, en hausse de 36 % en un an. Le secteur économique bénéficie de 47 % de ces financements participatifs, suivi par le secteur social (25 %) et le culturel (19 %). En termes de contribution, le montant moyen des dons est de 62 € et monte à 6343 € pour les investissements en capital. Ces chiffres prouvent l’intérêt du public à directement choisir ceux qu’il est prêt à soutenir financièrement. Il y a donc une vraie place pour une alternative au financement purement bancaire, mais les plateformes de crowdfunding doivent gagner encore en maturité, en sélectionnant mieux les dossiers qu’elles présentent, surtout sur leurs perspectives de rentabilité.