Malgré une incertitude accrue, notamment avec les résultats politiques défavorables en zone euro, la demande de crédit accélère et l’offre de crédit présente une meilleure profitabilité. La faiblesse des taux d’intérêt ainsi que la récente hausse des taux des dettes souveraines obligataires ont favorisé l’incitation à la demande de nouveaux crédits ou de refinancement. Une amélioration globale s’est observée pour les prêts accordés aux entreprises, les crédits consommation et les prêts immobiliers. L’accélération de la demande de crédit a été favorisée par les taux d’intérêt qui sont faibles et les taux des obligations souveraines qui ont récemment augmenté. Quant à l’offre de crédit, sa profitabilité se redresse, et la hausse du produit net bancaire s’améliore. Les conditions financières en zone euro restent actuellement favorisées par la politique monétaire accommodante de la BCE, qui soutient la dynamique du crédit par de faibles taux d’intérêt et par des opérations de refinancement profitables et qui sont proposées aux banques commerciales par la BCE. Par conséquent, la croissance annuelle de la masse monétaire reste soutenue à 4,7%, et la croissance des prêts aux entreprises et aux ménages accélère avec 31 milliards accordés en janvier 2017. Le coût moyen d’emprunt pour le secteur privé qui est de 1,8% favorise la croissance des prêts au secteur privé en France (+4,2%), en Allemagne (+2,9%) et en Italie (+0,4%). Une dynamique qui est favorisée par une meilleure profitabilité pour l’offre de crédit et par une accélération de la demande de crédit. Une meilleure profitabilité de l’offre de crédit en zone euro La profitabilité du secteur bancaire en zone euro se redresse en ce qui concerne l’offre de crédit, avec l’amélioration modérée de la hausse du produit net bancaire. Une tendance qui reste toutefois modeste, mais les derniers résultats publiés par le secteur financier pour le quatrième trimestre 2016 ont été positifs. En effet, 55% des entreprises financières ont publié des résultats supérieurs aux attentes, pendant que la croissance des bénéfices attendue pour l’année 2017 atteint 14%. Des perspectives favorables soutenues, d’une part, par la baisse des taux d’intérêt qui améliore la rentabilité des activités de transformation des banques dont les marges augmentent avec la hausse de l’écart entre les taux d’intérêt de court terme et de long terme. D’autre part, le taux de dépôt négatif, pénalisant les liquidités des banques commerciales qui sont détenues auprès de la BCE ne devrait pas diminuer, car l’écart de taux d’intérêt entre la Zone Euro et les États-Unis pourrait augmenter à cause des hausses du taux directeur aux États-Unis qui sont attendues. Ce différentiel est en effet l’un des déterminants du taux de change. En effet, un écart de taux plus négatif avec les États-Unis entraine la dépréciation de l’euro et une accentuation de l’inflation. De ce fait, une baisse du taux de dépôt ne serait pas nécessaire étant donné qu’avec la politique monétaire américaine, ce différentiel augmenterait. Aussi, le taux de dépôt ne devrait pas diminuer, étant donné que la condition, selon laquelle les rachats d’actifs dans le programme d’assouplissement de la BCE ne pouvaient pas se réaliser en dessous du taux de dépôt, a été supprimée en décembre 2016, et le taux de dépôt est ainsi devenu une variable plus négligeable dans le cadre de la politique monétaire non-conventionnelle de la BCE. Une accélération de la demande de crédit En ce qui concerne la demande de crédit, notamment pour les prêts accordés aux entreprises, les prêts à la consommation et les prêts immobiliers, une amélioration est globalement observée. La faiblesse des taux d’intérêt est le principal facteur qui incite la demande de nouveaux crédits ou de refinancement, selon les dernières enquêtes de la BCE (Bank Lending Survey). D’ailleurs, les taux des dettes souveraines obligataires qui ont récemment augmenté justifient également une nouvelle accélération de la demande de crédit. En effet, depuis octobre 2016, les taux souverains à maturité 10 ans ont augmenté de 80 points de base pour l’Italie et l’Espagne, de 70 points de base pour la France, et de 40 points de base pour l’Allemagne. Une correction qui résulte d’une hausse des anticipations d’inflation, mais également d’un regain de la prime de risque politique, notamment en France et en Italie où les primes ont respectivement doublé et augmenté de 30 points de base. Deux événements en 2017 accéléreraient les effets bénéfiques de court terme sur la demande de crédit, un ralentissement du programme du rachat d’actifs de la BCE qui soutiendrait une hausse des taux des obligations souveraines et , par conséquent, un resserrement des conditions financières, et des résultats politiques défavorables en zone euro qui augmenteraient les primes de risques, surtout ceux qui sont systémiques et liés au secteur bancaire européen.