L’industrie automobile française se remet doucement à flot, mais la production, fragilisée par les délocalisations, est encore loin de ses niveaux d’avant-crise. Le « made in France » à la peine Si l’industrie automobile française retrouve des couleurs depuis 2013, le « made in France » semble pourtant avoir du plomb dans l’aile. « Au cours des dix dernières années, il a beaucoup reculé », rappelle ainsi Flavien Neuvy, directeur de l'Observatoire Cetelem de l'automobile. Certes, la production a atteint 1,5 million de véhicules en 2015, soit 100 000 de plus en deux ans, mais ce chiffre est encore bien loin des niveaux enregistrés en 2007. Symbole de la désindustrialisation du secteur, la fermeture de l’usine PSA d'Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) a été fortement médiatisée, mais on parle très peu de la réorganisation des lignes de montage dans d’autres sites, où « ils sont passés de trois à une ligne », explique Yann Lacroix, expert du secteur chez l’assureur Euler Hermes. « Lorsque vous réduisez la voilure de manière progressive, personne ne s'en rend compte puisque le site n'est officiellement pas fermé. C'est un choix délibéré pour éviter d'avoir à gérer une crise », souligne par ailleurs un autre spécialiste du secteur. Malheureusement, un constat amer semble évident. Les dirigeants des grands constructeurs français ne sont pas encore prêts à faire revenir les emplois délocalisés à l’étranger. Renault et PSA ont investi des millions pour construire des usines dans des pays à bas coûts de main-d’œuvre, comme en Europe de l’Est, en Afrique du Nord ou en Espagne. Pour M. Neuvy, il est difficile de « convaincre (les patrons) Carlos Ghosn et Carlos Tavares de les rapatrier en France ». Une forte précarisation de l’emploi Dans le même temps, on assiste à une explosion de l’emploi précaire. « Aujourd'hui, la variable d'ajustement, c'est l'intérim », déclare Gabriel Artero, président de la CFE-CGC Métallurgie, qui observe de « taux très élevés » dans l'automobile, notamment chez Renault. Pour la marque au losange, le nombre de travailleurs intérimaires a été multiplié par trois depuis 2013, passant de 4,5 % à 16,8 % de l’effectif du groupe. Chez PSA, la progression a été de 20 % au cours des trois dernières années. Ainsi, l'intérim représente près de « la moitié des postes sur certaines lignes » et concerne désormais « l'encadrement de proximité », ce qui conduit parfois à « une baisse de la qualité », souligne par ailleurs M. Artero. Si vous prévoyez de faire l’achat d’un nouveau véhicule et que vous pensez à souscrire un crédit auto, vous pouvez faire appel à un courtier pour bénéficier des meilleures conditions de taux.