Les statistiques sur la distribution des crédits à la consommation sont publiées par la CLCV, quelques années après la sortie des lois Lagarde et Hamon. Avec l’apparition de la loi Lagarde en 2010, l’encadrement de la distribution des prêts à la consommation sur les lieux de vente limitait le recours à une certaine forme de crédit, qui a tendance à dominer dans les dossiers de surendettement. L’an dernier, la loi Hamon a apporté son appui à cet objectif. Afin de faire le bilan de la situation, la CLCV a utilisé un procédé identique à celui que l’Autorité des marchés financiers a utilisé : la méthode des visites mystères. Un achat supérieur à 1.000 euros pour un renouvellement de crédit CLCV a envoyé 200 enquêteurs auprès des principaux distributeurs de matériels électroniques et électroménagers enregistrés dans les 33 départements français. Le même scénario est alors constaté par les agents. En effet, un client, qui souhaite procéder au renouvellement d’une partie de ses équipements, choisit un ou plusieurs articles à acheter, pour que la valeur de l’achat atteigne un montant minimum de 1.000 euros. En effet, depuis le mois de décembre 2015, les organismes de crédit sont tenus par l’obligation de proposer à leurs clients une option de crédit renouvelable pour un montant supérieur à 1.000 euros. Ce genre de crédit sera par ailleurs présenté au même titre qu’un crédit amortissable classique. Le doute sur les bénéfices du crédit gratuit Le crédit gratuit, proposé en premier lieu à 68% des cas, est instauré dans une optique d’élimination du crédit renouvelable, qui n’occupe la première place des propositions que dans seulement 17% des situations. Les bénéfices du crédit ne sont pourtant qu’illusion, car bien que celui-ci prenne une image d’un crédit sans frais, il a été constaté que dans 3 cas sur 4, seules les personnes souscrites à une carte de magasin peuvent en bénéficier des avantages. Par ailleurs, ce type de crédit n’est qu’une autre manière, moins flagrante d’obliger les acheteurs à souscrire à un crédit renouvelable sans qu’ils ne s’en rendent vraiment compte. La CLCV, qui trouve cette méthode assez déplorable, demande que la carte de fidélité soit obligatoirement et systématiquement dissociée de la carte de crédit ou de paiement. Les vendeurs ne sont pas suffisamment formés La CLCV adresse un autre reproche au fait que l’on observe un non-respect systématique de la réglementation lors de la proposition du crédit renouvelable en premier choix. Il est, en effet, constaté que plus de la majorité des cas (68%), l’alternatif d’un crédit amortissable n’est pas mentionné par le professionnel. Ce qui est pourtant imposé par la réglementation en vigueur. L’association demande par conséquent le renforcement des contrôles, et dans le cas d’un non-respect de la loi, la mise en place des sanctions dissuasives.