Malgré de multiples annonces, les partenariats entre les banques traditionnelles et les plateformes de prêts en ligne sont peu nombreux. Aux États-Unis, JP Morgan Chase s’est alliée au prêteur PME OnDeck tandis qu’en France, ce sont Hello bank! et le site de financement participatif Credit.fr qui ont les premiers à franchir le pas. La rareté de ce type d’accord montre toute la difficulté à trouver le modèle idéal. Manque de visibilité et de fiabilité pour le modèle « prêteur » Dans le cadre d’un tel partenariat, l’un des scénarios possibles est que la banque s’implique du côté du prêteur. Concrètement, le conseiller bancaire encourage ses clients à financer une entreprise par le biais du site partenaire. Le risque de cette démarche est de ternir son image en cas de défaillance de l’entreprise emprunteuse et de perte de capital du particulier investisseur. L’essor de ce modèle passe donc par la sécurisation des établissements financiers traditionnels quant au taux de défaut des projets financés sur les plateformes en ligne. La difficulté de l’exercice tient à la jeunesse du secteur, qui limite l’historique de performance et ôte toute visibilité. Compris entre 0 % et 9 % en fonction des prêteurs 2.0, qui ont l’obligation de l’afficher depuis 2014, le taux de défaut reste un indicateur très fluctuant et peu fiable. Risques pour l’image de la banque avec le modèle « emprunteur » Lorsque la banque se positionne avec les emprunteurs, les obstacles ne sont pas moins importants. JP Morgan en fait l’expérience dans son binôme avec OnDeck. Le géant du marché bancaire américain, qui vise une plus grosse part sur le marché des PME, propose à ces dernières de s’adresser à la plateforme pour leurs demandes de prêts. En contrepartie de ce volume de crédits additionnel, la banque bénéficie de l’expertise technologique du prêteur en ligne. Seulement, l’image d’OnDeck et de ses financements coûteux de l’autre côté de l’Atlantique a récemment pris un coup, ce qui a valu à JP Morgan des critiques sur le choix de son partenaire. Pour contourner un tel cas de figure, la banque d’affaires Goldman Sachs a opté pour une autre stratégie : proposer du crédit à la consommation via sa propre plateforme dénommée « Marcus », prévue pour octobre.