Selon un rapport de l’Observatoire de l’inclusion bancaire, plus de trois millions de Français se seraient retrouvés en situation de fragilité financière en 2015. Un demi-million de Français sans compte bancaire En 2015, la France comptait plus de 3 millions de clients bancaires en situation financière fragile, révèle l’Observatoire de l’inclusion bancaire dans un rapport récent. Rien d’étonnant quand on sait que près de 8,8 millions de Français vivaient sous le seuil de pauvreté en 2014 (1088 euros mensuels pour une seule personne – Source : INSEE). L’Hexagone peut néanmoins se targuer d’avoir le taux de bancarisation le plus élevé d’Europe, soit 94,5 % contre 92,5 % pour la moyenne continentale. Si la France connait une forte bancarisation aujourd’hui, c’est surtout parce que l’accès des populations aux services bancaires a toujours été une priorité pour les gouvernements successifs. De nombreuses mesures ont d’ailleurs été prises dans ce sens, notamment la mise en place du droit au compte qui permet aux personnes en situation d’exclusion sociale d’accéder aux services de base (69 000 personnes ont pu bénéficier de ce dispositif l’année dernière). Toutefois, malgré tous ces efforts, 500 000 Français n’auraient toujours pas accès à un compte bancaire, souligne le rapport. Inégalité d’accès au crédit Du côté des crédits, l’accès au financement semble également plus difficile pour les personnes modestes. C’est notamment le cas pour « les crédits immobiliers qui restent l’apanage des populations plus aisées », note l’Observatoire. En passant au peigne fin les prêts distribués en 2015, il constate que le revenu médian des emprunteurs est supérieur à la médiane des revenus des ménages français. Traduction : les ménages avec de fortes contraintes financières ont de plus en plus de mal à devenir propriétaires, malgré la faiblesse des taux actuelle et l'élargissement du taux à prêt zéro dans l'ancien. Et la situation n’est pas beaucoup plus encourageante pour le crédit à la consommation qui « se réduit comme peau de chagrin » depuis l’entrée en vigueur de la loi Lagarde 2010 destinée à mieux encadrer le crédit renouvelable. Censé faciliter l’accès des ménages pauvres au financement bancaire, le microcrédit n’a pas été la « panacée » tant attendue, rappelle par ailleurs l’Observatoire. Certes, ses encours ont continué de progresser en 2015 (+8 %), pour s’établir à 1,28 milliard d’euros. Mais « il ne s’agit pas de la solution miracle pour tous les problèmes de l'inclusion bancaire », reconnait la Banque de France.