Les faibles perspectives de croissance, la légère inflation et les taux d’intérêt bas alimentent le débat autour de la « stagnation séculaire » La zone euro manifeste en effet ces symptômes qui présagent un ralentissement de sa croissance à long terme. Les gouvernements et la banque centrale disposent toutefois de quelques marges de manœuvre pour faire face aux obstacles. Celles-ci peuvent être réalisées à travers la politique budgétaire, la politique monétaire et certaines politiques structurelles. Gros plans sur les mesures budgétaires nécessaires pour relancer la demande, l’emploi et les perspectives. Le risque d’une « stagnation séculaire » en zone euro Généralement, la « stagnation séculaire » représente la situation d’une économie qui fait face à une faible croissance et une légère inflation dans un contexte de taux d’intérêt bas. Certains économistes perçoivent un risque de « stagnation séculaire » pour la zone euro. Selon les prévisions de la Commission européenne, la croissance potentielle de celle-ci ne devrait pas excéder 1% par an d’ici 2024. Notons que ce niveau de croissance était en moyenne de 1,5% entre 1999 et 2008. Ainsi, l’Union européenne ne rattraperait plus son niveau d’avant-crise. Quels leviers budgétaires peuvent être actionnés pour éviter cette situation défavorable ? La politique budgétaire à appliquer Pour relancer la croissance, des politiques budgétaires plus accommodantes sont essentielles. Celles-ci se manifestent par exemple sous la forme d’allégements fiscaux pour les particuliers et les entreprises ou d’une augmentation des investissements publics. À l’heure où l’endettement privé est très élevé, les politiques d’assainissement des finances publiques ralentissent la croissance de la demande interne et réduisent par conséquent les perspectives de débouchés pour les sociétés qui repoussent leurs investissements. De plus, le niveau des taux d’utilisation des capacités de production demeure inférieur à celui d’avant-crise, ce qui rend les entreprises peu réticentes à prendre des décisions d’investissement et d’embauches. Des initiatives comme le Fonds européen pour les investissements stratégiques doivent se multiplier. Celles-ci sont essentielles pour booster le potentiel de croissance en visant des investissements dans les infrastructures, l’innovation ou l’éducation. Les marges de manœuvre sont toutefois limitées ce qui accentue la nécessité d’accroître l’efficacité des dépenses publiques afin de maintenir la stabilité des finances publiques. Les transferts publics contribuent énormément à la protection des ménages aux revenus les plus modestes. Les dépenses de protection sociale, les aides au logement et les crédits consommation en faveur de ces derniers devraient réduire les inégalités de revenus pour ainsi dynamiser la demande via la consommation privée.