Chacun de nous peut être exposé du jour au lendemain aux aléas de la vie (une perte d’emploi, la perte de son conjoint…), et il convient alors de bien réfléchir avant de se lancer dans un prêt pour éviter de crouler sous les dettes si de tels événements se produisent. Mieux vaut prévenir que guérir C’est la réalité : 844 209 personnes en France ont été déclarées officiellement surendettées, suite à un décès, une perte d’emploi ou un divorce. Ne pouvant plus rembourser leurs emprunts, elles bénéficient d’un réaménagement de leurs dettes, décidé par le Tribunal. Avant d’en arriver là, Jean-Louis Kiehl, président de l’association Crésus d’aide aux surendettés, conseille fortement de réaliser un « état des lieux » de vos recettes et de vos dépenses. Non seulement vous pourrez établir votre « reste à vivre », mais cette photographie de votre situation financière vous aidera à mieux analyser les postes à réduire. Avant de penser à un rachat de vos crédits, pour réduire la pression mensuelle en allongeant la durée de votre emprunt total, Crésus suggère de renégocier son crédit renouvelable pour le changer en crédit amortissable, qui, lui, a une date de fin. La procédure de surendettement Si vous n’arrivez vraiment pas à vous en sortir, vous pouvez d’abord vous adresser au Tribunal d’Instance. En cas de licenciement, par exemple, vous pouvez demander un « délai de grâce ». Cette procédure est gratuite et peut suspendre vos remboursements pendant deux ans, nous explique Serge Maître, porte-parole de l’Afub (Association française des usagers des banques). Et si vraiment, de bonne foi, vous ne pouvez pas faire face à vos dettes, il ne vous reste plus qu’à déposer un dossier de surendettement à la Banque de France. Une commission examinera votre dossier et elle dispose de trois mois pour juger de sa recevabilité. Si votre dossier est accepté, toutes les « procédures d’exécution », type huissiers, seront bloquées, de même que les intérêts et pénalités de retard. Votre banque ne pourra pas vous facturer des frais de rejet de prélèvement automatique et vous conserverez vos moyens de paiement. Un plan de redressement sera mis en place, ce qui vous laissera un « budget vie courante », le reste de vos revenus servant à rembourser les créanciers. Mais la commission peut aussi décider d’effacer vos dettes, si votre situation l’exige.