Au mois d’octobre, les méga-fusions se multiplient et se succèdent aux États-Unis. Le mois d’octobre 2016 est à marquer d’une pierre blanche pour les Américains. En effet, selon le cabinet Dealogic, c’est le deuxième mois le plus actif (après juillet 2015) dans l’histoire des fusions et acquisitions du pays. Sur une période de seulement dix jours, cinq unions entre grandes sociétés ont été annoncées pour une valeur totale dépassant les 220 milliards de dollars. Parmi les plus prestigieux figure le mariage à 10 milliards entre AT&T et Time Warner. Les taux d’intérêt bas stimulent le phénomène Ce dynamisme rompt avec l’attentisme remarqué dans les milieux économiques à l’approche de l’élection présidentielle. La plupart des entreprises veulent en effet connaître l’identité du nouveau président avant d’ajuster leurs investissements. À contre courant, certaines grandes entreprises désirent profiter du niveau bas des taux d’intérêt qui pourrait basculer à l’issue des élections. Un spécialiste chez Convergex confie d’ailleurs que « Le discours c’est “Financez votre transaction avec la dette”, les taux d’intérêt n’ont jamais été aussi bas ». Un expert chez Ameritrade renchérit qu’avec les taux d’intérêt au plancher, il est actuellement plus rentable de procéder à une fusion que de faire une grosse acquisition. Les deux experts soulignent surtout qu’il est fort probable que la banque centrale, vivement critiquée par Donald Trump, redresse ses taux d’ici la fin de l’année, ce qui résultera évidemment à une hausse du coût des crédits. « Un signe de confiance en l’économie américaine » AT&T prend les devants en rachetant le géant des contenus, Time Warner, propriétaires des chaînes CNN, HBO et des studios de cinéma Warner Bros. Le géant américain des télécommunications va contracter des prêts relais d’un montant de 40 milliards de dollars pour subventionner cette opération à 85,4 milliards de dollars. Les spécialistes expliquent par contre que d’autres acteurs sont passés à l’action par appréhension des nouvelles lois antitrust plus strictes qui seront appliquées à l’issue des élections. Partant du constat que la loi n’est souvent pas rétroactive, ces entreprises comptent en fait protéger leur développement externe. Le contexte règlementaire d’après-élection reste en effet incertain. En dépit de ses promesses de baisse d’impôts pour les sociétés. Donald Trump n’a pas hésité à s’en prendre à Apple et Ford qu’il accuse de délocalisation. Il a par ailleurs statué sur son opposition quant à la fusion d’AT&T et Time Warner. Sa rivale Hillary Clinton a quant à elle reproché et menacé l’industrie pharmaceutique dont les prix des médicaments sont élevés. Pour conclure, le spécialiste explique que globalement, l’explosion récente des méga-fusions est « un signe de confiance en l’économie américaine ». Ainsi, il considère que les dirigeants des sociétés estiment que peu importe les changements politiques et économiques résultant de l’élection présidentielle, l’économie du pays sera en meilleure forme dans les prochains mois.