Les entreprises françaises sont contraintes d’importer leurs biens d’équipements, l’industrie locale étant incapable de répondre à la demande. L’industrie tricolore dans son ensemble risque même le décrochage malgré la stabilité de l’investissement. Le commerce extérieur a du mal à retrouver l’équilibre Le crédit conso montre que les ménages répondent présents. Les entreprises aussi reprennent les investissements, poussés par la politique monétaire accommodante de la BCE, le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE), les allègements de charges et le maintien du système de suramortissement. Seul le commerce extérieur est à la traîne avec un déficit commercial de 4,8 milliards d’euros en septembre, en hausse de 600 millions. Pour le 3e trimestre, les statistiques des Douanes montrent un déséquilibre dépassant les 17 milliards d’euros. Conséquence, 0,6 point de PIB à la croissance en moins (0,3 en 2015) à cause du commerce extérieur. Entre le deuxième et le troisième trimestre, les importations affichent +2,6 % à 127,5 milliards d’euros contre seulement +0,8 % à 110,1 milliards d’euros du côté des exportations. Les machines-outils et biens d’équipement pèsent lourd dans ces importations. Achetés en Allemagne, au Japon, en Corée du Sud et en Chine, ils leur offrent des opportunités de créations d’emploi et des profits. Pourtant, en 2015, d’après le Syndicat des machines et technologies de production (Symop), la France occupait encore la huitième place au classement des constructeurs européen sur ce secteur. Représentant 2,4 % de la production, elle venait derrière l’Allemagne (46,2 %), l’Italie (19,3 %), la Suisse (12 %), et l’Espagne (4 %). Multiples menaces sur le tissu productif de la France Les importations devraient ralentir en 2017, non pas du fait de la reconstruction de la filière industrielle, mais à cause d’une baisse de l’investissement après la hausse de 5 % observée cette année. Selon l’Insee dans sa récente étude de conjoncture réalisée dans l’industrie, la production de biens d’équipements restera le principal contributeur avec une augmentation de 9 %, tandis que celle de matériels de transport chutera de 10 %. Si le commerce extérieur a des chances de retrouver un certain équilibre, la morosité des dirigeants d’entreprises n’est guère encourageante, malgré les prévisions de croissance de 10 % des investissements pour 2016. L’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) soulève plusieurs freins à la pérennité du tissu productif de l’Hexagone : cherté du coût du travail ; prédilection des investisseurs pour l’immobilier au détriment des équipements ; défaut de renouvellement de l’appareil productif. En outre, malgré le soutien public à l’innovation, le « made in France » peine à monter en gamme et donc à battre les concurrents grâce aux prix.