Le crowdfunding poursuit sa croissance en Europe et réalise en 2014 une collecte en progression de 144 % par rapport à 2013 selon une enquête de l’université de Cambridge et du cabinet EY. Sur les 3 milliards d’euros levés en un an, 79 % sont attribuables aux plateformes britanniques, qui signent également le meilleur rythme annuel de progression sur la période : +168 % contre +83 % pour l’Europe continentale. Le point sur les disparités du marché européen de la finance participative. Écart important entre les deux côtés de la Manche Le Royaume-Uni a été le principal contributeur avec 2,3 milliards d’euros, alors que le reste du continent n’est qu’à 620 millions d’euros. Outre-Manche, les fonds récoltés se répartissent entre le prêt aux PME et le crédit à la consommation, à hauteur de 998 millions d’euros et 752 millions d’euros respectivement. Si de tels montants ont pu être atteints, c’est grâce à une participation plus élevée des Britanniques (36 euros en moyenne), un niveau expliqué par l’inclusion des investisseurs institutionnels en plus des particuliers. Côté continent, la France est le premier marché en matière de crowdfunding en 2014, avec 154 millions d’euros levés. La meilleure performance est réalisée par la plateforme Prêt d’Union, spécialiste du « peer-to-peer lending ». En Allemagne aussi, c’est le P2P qui a majoritairement contribué à la collecte de 140 millions d’euros. En Espagne, en revanche, la modeste performance de la finance participative (62 millions d’euros) n’a pas été portée par les crédits à la consommation, mais par les dons avec contrepartie, qui pèsent 50 % du total. Quelles perspectives pour 2015 ? 2015 s’annonce sous les meilleurs auspices pour le secteur, les prévisions parlant de 7 milliards d’euros pour l’Europe, soit un nouveau doublement par rapport à 2014. L’écart entre le Continent et le Royaume-Uni devrait se maintenir ; d’un côté, une collecte de 1300 millions d’euros est attendue, contre plus du quadruple en face (5700 millions d’euros). Derrière cette croissance fulgurante, il y a le rendement promis par le financement participatif, supérieur aux autres produits de placement, et qui attire de plus en plus de contributeurs autres que les particuliers, disposant de ressources bien plus importantes. Une question demeure néanmoins : cette manne financière disparaîtra-t-elle si la remontée des taux redonne de l’intérêt aux autres types d’investissements ?