Les conditions de vie des classes moyennes semblent s’effriter peu à peu. Cependant, aucun indicateur n’existe pour le mesurer, d’autant plus qu’il est difficile de cerner cette notion de « classe moyenne ». Quoi qu’il en soit, quelques signes confirment la lente érosion du niveau de vie des revenus intermédiaires. Des signes qui révèlent une baisse du pouvoir d’achat des ménages moyens Malgré l’absence de données chiffrées, l’on constate une baisse progressive du niveau de vie des classes moyennes. Bien qu’il n’existe pas d’indicateurs pour mesurer cette dégradation, certains signes vont réellement dans ce sens. D’abord, au cours de cette dernière décennie, la hausse du salaire minimum a évolué à un rythme plus rapide que celle du salaire moyen. Par contre, la hiérarchie des rémunérations salariales a faiblement progressé. Autrement dit, la progression des salaires chez les classes moyennes a été considérablement limitée. Ils ont même stagné. Ensuite, la facture fiscale des classes moyennes s’alourdit. Comme ils ne peuvent pas investir dans des placements défiscalisés et, donc, bénéficier de crédits d’impôt, la hausse des impôts (fiscalité sur l’épargne, impôts locaux, TVA, impôt sur le revenu) a pesé lourd sur leur budget. De même, les classes moyennes ont subi l’impact des nouvelles mesures destinées à limiter l’accès aux prestations sociales et de la disparition d’une partie des avantages fiscaux accordés aux ménages avec enfants. L’envolée des prix de la pierre, les classes moyennes en ont durement souffert. Sans compter sur les logements sociaux auxquels elles ne peuvent pas avoir accès. Résultat : les ménages intermédiaires ont du mal à accéder à la propriété. Une situation qui les contraint à payer plus cher pour leur logement ou quitter les grandes villes et s’installer en banlieue. Les ménages intermédiaires réduisent leurs dépenses pour les loisirs En 2014, les occasions pour rogner sur les dépenses ont été presque toutes exploitées. À titre d’exemple, durant les vacances, les Français délaissent les hôtels au profit de l’hébergement chez des proches et du camping ou encore multiplient les sorties de proximité. Autre conséquence de la stagnation des revenus : l’utilisation des plateformes de location de vacances entre particuliers comme Airbnb a littéralement explosé. Il en est de même pour les transports avec le covoiturage. Une autre manifestation de la stagnation du pouvoir d’achat : le parc automobile vieillit de deux ans depuis la crise. L’âge moyen d’une voiture est de neuf ans en 2014. Dans la réalité, la baisse du pouvoir d’achat pourrait être plus dure. Dans les années 2000, les abonnements divers, les assurances et le remboursement de crédit à la consommation ont considérablement augmenté. Mais ça, c’était avant. Dès que les revenus ont stagné, les ménages ont eu le sentiment de ne plus parvenir à se maintenir en flot.