La consommation des ménages en France n’a connu qu’une très faible hausse au cours du troisième trimestre, alors qu’elle a été le pilier de l’activité durant les 3 mois précédents. La croissance des dépenses de consommation ralentit Alors que la bonne tenue des dépenses de consommation a largement soutenu le PIB français durant le deuxième trimestre 2014, l’empêchant de baisser, celles-ci ont ralenti entre juin et septembre. De +0,4 % entre le début du printemps et le début de l’été, elles sont descendues à +0,2 %, notamment à cause d’une chute de 0,8 % en septembre. Les chiffres sont d’autant plus surprenants que les économistes comptaient sur une inflation presque nulle et des salaires nominaux en hausse pour redonner du pouvoir d’achat aux ménages, leur permettant d’augmenter leur consommation. Mais les 1,6 % de salaire moyen supplémentaire gagné au cours des douze derniers mois n’ont visiblement pas été suffisants, quand bien même la progression des prix à la consommation n’a été que de 0,3 % sur la même période. En effet, d’autres éléments pèsent sur les finances des Français, notamment le gel de nombreuses prestations sociales et la fiscalité, toujours située à un niveau élevé. Les plus grosses baisses observées concernent les produits alimentaires et les automobiles, tandis que les dépenses énergétiques et investissements pour l’équipement du logement ont crû. Un changement de modèle macroéconomique s’impose Le contexte économique incertain, la hausse du chômage, et le manque de visibilité quant à l’avenir influent également sur les comportements. Les ménages préfèrent jouer la carte de la prudence et se tourner vers l’épargne, plutôt que de consommer ou souscrire à un crédit conso. Pour preuve, au deuxième trimestre, le taux d’épargne représentait 15,9 % du revenu disponible. En hausse de presque un point au cours de l’année passée, il est appelé à se maintenir à ce niveau élevé. Pour les experts, la faiblesse de la consommation révèle un problème plus global. Afin de redresser cette situation préoccupante, l’Hexagone devrait adopter un autre modèle macroéconomique tel que celui de l’Allemagne, reposant moins sur la consommation intérieure, et accordant une plus grande part au commerce extérieur. Malheureusement, pour l’heure, malgré le crédit d’impôt compétitivité emploi (Cice) et le pacte de responsabilité, le déséquilibre entre importations et exportations risque de plomber le PIB. Selon l’Insee, la croissance de l’offre sur l’ensemble de l’année n’excédera pas 0,4 %.