La loi Lagarde de 2009 a freiné la progression du crédit renouvelable. Sa part dans le crédit à la consommation a faibli de 25 %. Le marché du crédit revolving en perte de vitesse depuis 2009 Depuis l’entrée en vigueur de la loi Lagarde 2009, le crédit revolving, dorénavant connu sous le nom de crédit renouvelable, est de moins en moins plébiscité par les particuliers. Une enquête menée par l’Association française des sociétés financières (ASF), dont les membres représentent 80 % de la production de ces crédits renouvelables, révèle une baisse importante des demandes de crédit renouvelable au cours des quatre dernières années. Le nombre de comptes de crédit revolving s’élève aujourd’hui à 24 millions (dont 10 millions d’inactifs), contre 34 millions en 2010. En l’espace de quatre ans, les nouvelles inscriptions ont été à la traîne, alors que les résiliations se sont fortement accélérées et se situent largement au-dessus de leur niveau de 2010. « La forte hausse des résiliations s’explique par la mise en place de la loi Chatel qui prévoit qu’un compte demeurant inactif sera automatiquement résilié. Alors que le délai était de trois ans, il est passé à deux ans depuis la loi Lagarde. La loi Hamon de 2014 a également apporté de nouvelles modifications par rapport à ce délai. Celle-ci prévoit qu’un compte inactif pendant un an est automatiquement suspendu, mais il peut être réactivé à la demande du client », regrette Françoise Palle-Guillabert, déléguée générale de l’ASF. Réinventer la roue Cette situation n’est pas sans conséquence sur le marché du crédit à la consommation. Les spécialistes du crédit conso ont accusé un manque à gagner de 10 milliards d’euros entre 2014 et 2010, dont 7 milliards attribuables au crédit renouvelable. Sans grande surprise, la part du revolving dans la production globale de crédit à la consommation a fléchi. Elle passe de 40 % en 2009 à 31 % en 2014. D’autant plus que le « renouvelable » ne représente plus que 24 % du total, en repli de 7 points en quatre ans. Pour les établissements de crédit, la solution reste à réaffecter le crédit revolving à de nouveaux besoins et à proposer des montants plus faibles. D’après l’ASF, près de 8 comptes ouverts sur 10 ont « un montant maximum autorisé inférieur à 3 000 euros ».