Malgré la pression du gouvernement sur les assureurs, le coût des assurances auto et habitation augmentera significativement au 1er janvier. Les compagnies attribuent cette réévaluation à une sinistralité climatique plus élevée et un tarif de réassurance revu à la hausse. Sur les contrats auto, le succès des SUV et le coût de la main d’œuvre font s’envoler les primes. Dans son projet de loi de finances 2023, le ministère de l’Économie s’attend à une inflation à 5,3 % cette année et 4,2 % l’an prochain. Ces chiffres, modifiés depuis les dernières prévisions de Bercy, influenceront un pan entier de l’économie nationale. Les produits d’assurance subiront les conséquences de ce renchérissement global. Le cabinet Facts & Figures anticipe ainsi une hausse d’au moins 3 à 5 % des cotisations pour les assurances automobile. Un taux d’inflation de 3 % est prévu pour les contrats d’habitation. Des paramètres additionnels peuvent majorer ou modérer cette revalorisation. Une synergie de facteurs négatifs pour l’habitation Faisant écho au 64e rendez-vous annuel des réassureurs, qui s’est tenu début septembre à Monaco, Facts & Figures souligne le poids du facteur climatique sur l’augmentation annoncée des primes d’assurance. Le risque climatique pourrait entraîner une majoration forfaitaire de 10 euros sur les contrats habitation de certaines compagnies, à partir du 1er janvier. Sur un comparateur assurance, cette révision pourrait s’accompagner d’une hausse exceptionnelle de 3 à 5 % pour les biens exposés au risque climatique. C’est notamment le cas des logements en zone inondable et des maisons construites à proximité d’une forêt ou d’une zone vulnérable aux incendies. Pour les réassureurs, le coût des catastrophes naturelles s’alourdira de 1 à 2 milliards d’euros cette année. Cette situation les oblige à relever leurs tarifs. Les assureurs n’ont d’autre choix que de répercuter cette hausse sur leurs contrats. Au-delà du climat, l’inflation généralisée aura des conséquences manifestes sur les coûts sous-jacents, tels que le prix des matériaux de construction et le coût de la main-d’œuvre. Sur fond de crise énergétique, certaines matières premières essentielles de la filière bâtiment deviennent plus inaccessibles. D’après la Fédération française du Bâtiment, l’inflation des prix dans ce milieu atteint 10 % fin juin. Les SUV et l’électronique embarquée pèsent sur l’auto Les contrats auto ne seront pas épargnés par cette tendance inflationniste. Selon Facts & Figures, la dérive des prix à la consommation, la pénurie de composants électroniques et le succès des SUV détermineront la hausse des primes sur l’auto en 2023. À cause de l’inflation, les coûts de réparation et des pièces détachées s’envoleront. L’étude montre quelques exemples : entre 2021 et 2022, le prix moyen des parebrises avant s’est apprécié de 8 %. Ce renchérissement atteint : 10,5 % pour les parechocs de SUV ; 11 % pour les rétroviseurs. Ces pressions obligent les assureurs à mieux se couvrir. L’explosion des immatriculations de SUV joue aussi en défaveur des assurés. Or, ces grosses voitures, qui représentent 42 % des ventes dans le neuf, sont plus chères à réparer et à entretenir. En toute logique, les sociétés d’assurance adaptent leurs primes en conséquence. Le même raisonnement s’applique à l’utilisation systématique de composants électroniques dans les modèles hybrides, électriques et thermiques.