Les voyageurs qui envisagent de prendre l’avion devraient s’y préparer. Le prix des billets va certainement subir une légère hausse pour compenser les baisses d’activité provoquées par la pandémie. À cela s’ajoutent le pétrole et les kérosènes qui coûtent de plus en plus cher. Cette progression risque d’ailleurs de perdurer selon les spécialistes du secteur. La réouverture des frontières internationales s’accompagne d’une augmentation du prix des billets d’avion. La crise sanitaire fait partie des facteurs à l’origine de cette progression. Les compagnies aériennes sont en effet contraintes de compenser la diminution du nombre de voyageurs. Elles arriveraient également à un stade où elles devraient rembourser les emprunts réalisés pendant la crise. Tout ceci aurait une répercussion sur les clients qui devraient participer au paiement de ces dettes. En parallèle, le coût du pétrole qui a crû dernièrement pèse sur les passagers. Sans oublier le coût de la transition écologique. La situation laisse ainsi présager une croissance durable. Le prix du kérosène en forte progression Fahmi Mahjoub, directeur de la branche britannique d’Air France-KLM l’a déjà confirmé auprès de la BBC. La révision des tarifs serait incontournable pour les compagnies aériennes. Il invite ainsi les passagers à effectuer leurs réservations plus tôt s’ils souhaitent l’éviter. En effet, suivant le principe du yield management, le tarif évolue au fur et à mesure que l’avion se remplit. Ils doivent pourtant payer l’assurance voyage en plus du billet, qui se traduit par des frais supplémentaires. Xavier Tytelman, spécialiste de l’aéronautique, indique que cette hausse est en partie liée à la transition écologique. Les compagnies aériennes se seraient fixés un objectif de parvenir à la neutralité carbone à l’horizon 2050. Il serait difficilement réalisable sans revoir le coût des billets. L’avis est partagé par Louis Baroux, un autre expert aérien. Ce dernier précise : Cette augmentation des prix sera forcément liée aux nouvelles contraintes écologiques. Xavier Tytelman Il ne s’agit cependant pas de l’unique facteur qui entre en jeu. Les compagnies aériennes devraient faire face au prix du pétrole et celui du kérosène qui ont bondi. Une tonne de kérosène leur coûterait 68 % plus cher en un an. Le montant que les passagers devraient payer est ainsi prévu augmenter de 5 % environ. Cela concernerait en particulier les vols en moyen et long courrier, proposés par les compagnies traditionnelles et hors low cost. En effet, ces opérateurs auraient des difficultés à assumer ces dépenses après les pertes provoquées par la crise sanitaire. Révision du prix pour les classes économiques D’ailleurs, les compagnies qui ont demandé un prêt garanti par l’État en France sont tenues de le rembourser. Air France-KLM aurait demandé 4 milliards d’euros et s’est acquitté de 500 millions d’euros pour l’heure. Là encore, les clients devraient participer à travers les billets qu’ils achètent selon les spécialistes du secteur. Ces emprunts feraient ainsi partie des facteurs qui entraînent une hausse du prix des billets. De plus, certaines compagnies auraient bénéficié d’une avance de la part de l’État. Les sommes attribuées devaient servir pour assurer les missions de sécurité et de sûreté sur les aéroports pendant la crise. Elles devraient être utilisées sur la période où le trafic a été réduit, précise le ministère des Transports. Les premiers versements ne devraient pas avoir lieu avant 2024 et les dettes seront lissées à partir de 2050. Le remboursement est cependant tenu de se faire à l’aide des recettes issues de la taxe d’aéroport (TAP). Il aura donc un impact sur le montant demandé aux passagers. Sans oublier que le nombre de voyageurs professionnels est restreint suite à la crise sanitaire. Les compagnies aériennes chercheraient à compenser cette baisse. Elle sera répercutée sur le prix des billets en classe économique.