La mort au milieu du combat écologique

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 1 septembre 2023 .
Temps de lecture : 3 min

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Publié le mardi 5 septembre 2023 18:00 par la Rédaction Meilleurtaux

La mort est une étape par laquelle tout le monde doit passer, et beaucoup ont déjà anticipé leur dernier hommage. En Europe, l’incinération et l’inhumation sont très répandues, cependant elles sont polluantes. Plusieurs acteurs du domaine funèbre ont décidé de mettre en place un système afin de rendre la mort responsable écologiquement. Certains de ces rites sont encore méconnus.

Chaque pays a ses traditions et ses rituels liés à la mort et aux funérailles. En Europe, la crémation et l’ inhumation sont les plus courants. Pourtant, il existe actuellement d’autres pratiques qui s’avèrent être plus écologiques. Quitter le monde des vivants a des conséquences sur l’écologie, et particulièrement sur l’ émission de gaz à effet de serre . De l’habit du défunt en passant par son cercueil jusqu’à sa tombe, ce dernier parcours est polluant. Dans certains pays comme les États-Unis ou encore le Canada, de nouvelles pratiques ont vu le jour. Ces techniques ont pour but de rendre les funérailles plus écoresponsables, et un grand nombre d’Européens sont adhérents.

Quelles sont ces pratiques écologiques ?

En Belgique, il existe une technique qui s’appelle l’ humusation . Ce procédé naturel sert à décomposer le corps du défunt . Francis Busigny, à l’origine du concept, affirme :

[…] C’est la dégradation des cellules de l’être humain par les milliards d’organismes présents dans les premiers centimètres de sol, dont c’est justement le travail.

Francis Busigny

Cette pratique est déjà légalisée dans trois États américains : Oregon, Washington et Colorado.

Un autre exemple de rite écologique, l’ aquamation. Ici, le corps du défunt est plongé dans un bain d’eau chaude entre 90 et 130 °C. Ce concept consiste à faciliter la dégradation des tissus mous sur une durée de 3 à 6 heures. Le liquide contenant des amino-acides, des graisses et des sels sera répandu de façon naturelle. Les os broyés seront placés dans une urne, puis restitués à la famille. La technique de l’aquamation est autorisée en Australie et au Canada. Il est également possible de vêtir le défunt de tissus biodégradables . C’est le cas dans quelques services municipaux de France.

Certaines de ces pratiques ne sont pas encore assimilées en Europe. Les prestations des pompes funèbres sont prises en charge par l’assurance obsèques, si le défunt en possédait une.

Comment se manifeste la pollution ?

D’après un rapport mené par la Fondation des services funéraires de la ville de Paris (FSFVP), la mort est polluante. La crémation génère environ 233 kilos de CO2 , ce qui correspond à 3 % des rejets polluants d’un Français , sur toute une année. Durant le trajet, le gaz émis représente 56 % des émissions des émissions de CO2 . Il est préférable d’utiliser un matériel en bois pour la crémation que du carton qui brûle moins bien. Son utilisation émet 14 kilos de CO2 .

De son côté, l’inhumation émet 833 kilos de CO2 et équivaut à 11 % des gaz émis en France sur un an. Le cercueil, le transport et l’entretien sont compris dans ce bilan.

Ces chiffres indiquent que les enterrements et les incinérations sont nocifs pour l’environnement. Les défenseurs écologistes proposent des solutions plus responsables pour réduire cette émission de gaz à effet de serre .

La première solution proposée, c’est l’arrêt de la thanatopraxie , qui est une technique servant à conserver le corps du défunt. Laetitia Royant, auteur de « Funérailles écologiques », exprime :

Les principaux produits chimiques utilisés par les 800 thanatopracteurs professionnels de France sont des formaldéhydes, des glycols, phénols, glycérines et autres, soit jusqu'à 10 litres de produits qui polluent le sol pour l'inhumation et l'air pour l'incinération.

Laetitia Royant

La thanatopraxie peut être remplacée par l’utilisation de tables réfrigérantes pour conserver le corps jusqu’aux funérailles.

A retenir :

• L’inhumation émet 833 kilos de gaz carbonique (CO2), tandis que la crémation en émet 233 kilos ;
• Il existe des rites plus écologiques tels que l’aquamation et l’humusation qui est plus répandue en Europe ;
• La thanatopraxie est une technique de conservation polluante.

Écrit par
La rédaction Meilleurtaux