La maladie de Cushing chez le chien

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 21 décembre 2023 .
Temps de lecture : 7 min

La maladie de Cushing, également connue sous le nom de syndrome de Cushing, est une maladie endocrinienne provoquant des déséquilibres hormonaux. Elle peut avoir de lourdes conséquences sur la santé et le bien-être de votre animal. Des symptômes aux options de traitement, en passant par les méthodes de diagnostic, voici tout ce qu’il faut savoir sur cette maladie. Nous parlerons également de l’assurance animaux et comment elle peut contribuer à sa prise en charge.

Qu’est-ce que le syndrome de Cushing chez le chien ?

Le syndrome de Cushing, ou hyperadrénocorticisme est une affection complexe résultant d’une production excessive de cortisol par les glandes surrénales. Ces glandes, situées près des reins, sont divisées en deux parties distinctes :

• La corticosurrénale, responsable entre autres de la production de cortisol.
• La médullosurrénale, responsable d’autres hormones comme l’adrénaline.

Le plus souvent, le cortisol est produit en excès suite à une hyperactivité de la corticosurrénale, un groupe d’hormones appelées corticostéroïdes et divisées en trois variétés :

• Les glucocorticoïdes.
• Les minéralocorticoïdes.
• Les hormones sexuelles.

Les glucocorticoïdes, dont le cortisol est le représentant principal, sont des hormones clés dans le métabolisme. Ils favorisent le catabolisme des protéines, stimulent la libération de glucose dans le sang et ont une action hyperglycémiante. En outre, ils ont la capacité d’augmenter les réserves lipidiques.

Le cortisol joue un rôle crucial dans la régulation du système immunitaire, mais aussi dans la réponse au stress. En temps normal, sa production est finement régulée par des signaux complexes impliquant le cerveau et d’autres organes.

Quelle est l’origine de la maladie de Cushing chez le chien ?

Les facteurs génétiques peuvent jouer un rôle dans l’apparition de la maladie. Mais dans de nombreux cas, le syndrome de Cushing est lié à la présence d’une tumeur. Celle-ci peut se situer :

• Au niveau de la glande pituitaire.
• Ou au niveau des glandes surrénales elles-mêmes.

La glande pituitaire est localisée à la base du cerveau, dans l’hypophyse. En présence d’une tumeur, elle stimule de manière excessive la production de l’hormone adrénocorticotrope (ACTH). Cette hormone est impliquée dans la sécrétion de cortisol : elle a pour rôle de stimuler les glandes surrénales à cet effet.

Quels sont les symptômes de la maladie de Cushing chez le chien ?

Lorsque le fonctionnement des glandes surrénales est perturbé, cela peut entraîner une cascade d’effets néfastes sur la santé du chien. Les signes cliniques de la maladie de Cushing peuvent être variés et progresser lentement. Cela peut donc rendre le diagnostic difficile.

Parmi les symptômes courants, nous retrouvons :

• La polydipsie.
• La polyurie.
• Les altérations cutanées.
• La léthargie.
• L’augmentation de l’appétit.
• La prise de poids.
• Les troubles gastro-intestinaux.
• La diminution de la masse musculaire.

Ces symptômes, bien qu’initialement légers pour certains, deviennent plus évidents avec le temps. La vigilance des propriétaires par rapport aux changements liés au comportement, aux habitudes alimentaires ou à l’apparence physique de leur chien est essentielle.

La polydipsie

La polydipsie correspond à une augmentation de la soif. Les chiens atteints de la maladie de Cushing ont souvent une soif excessive, ce qui peut les amener à boire de grandes quantités d’eau de manière fréquente.

La polyurie

La polyurie correspond à une augmentation de la production d’urine, entraînant des sorties plus fréquentes. Elle est la conséquence directe de la polydipsie.

Les altérations cutanées

Un chien atteint de la maladie de Cushing aura tendance à avoir une peau amincie, assez fragile. Il est alors plus sensible aux ecchymoses. Le pelage peut aussi perdre en densité. La fonction immunitaire étant affaiblie du fait de l’excès de cortisol, l’animal peut, en outre, être sujet à des infections cutanées et autres affections dermatologiques.

La léthargie

Les chiens atteints de la maladie de Cushing peuvent présenter une fatigue accrue, se montrer moins énergiques, moins actifs.

L’augmentation de l’appétit

La majorité des chiens touchés par la maladie présentent une augmentation de l’appétit (polyphagie). Le syndrome de Cushing peut en effet modifier la façon dont le corps utilise les nutriments. En conséquence, le chien a un besoin accru d’énergie, se traduisant par une quête incessante de nourriture.

La prise de poids

L’augmentation de l’apport alimentaire, associée aux changements métaboliques induits par l’excès de cortisol. Cela peut donc conduire à une prise de poids notable chez les chiens atteints de la maladie de Cushing. L’excès de graisse est souvent localisé autour de l’abdomen, du dos ou encore, de la base de la queue.

Les troubles gastro-intestinaux

La suralimentation constante peut, par ailleurs, entraîner des problèmes gastro-intestinaux, comme des vomissements, une sensibilité abdominale, et d’autres complications.

La diminution de la masse musculaire

L’excès de cortisol peut provoquer une diminution de la masse musculaire, avec pour principales conséquences :

• Une réduction de la force physique.
• Des difficultés de déplacement.
• Une faiblesse générale.

L’animal peut alors éprouver des difficultés dans les activités quotidiennes : se lever, monter des escaliers, sauter… Sa qualité de vie ou plus globalement, son bien-être en sont alors grandement affectés.

Comment se fait le diagnostic de la maladie de Cushing chez le chien ?

Le diagnostic de la maladie de Cushing chez le chien nécessite une approche méthodique. Des tests sanguins, notamment le dosage des taux de cortisol, permettent de confirmer la présence de la maladie.

Une échographie abdominale est souvent préconisée pour évaluer l’apparence des glandes surrénales, donc déterminer l’origine du syndrome de Cushing. Si l’origine est hypophysaire, les deux glandes surrénales auront une apparence et une taille similaires. En revanche, en cas d’origine surrénalienne, l’échographie peut révéler la présence d’une tumeur sur l’une des surrénales, accompagnée éventuellement d’une atrophie de l’autre.

Cet examen permet par ailleurs de détecter d’éventuelles complications associées au syndrome de Cushing, comme :

• La pancréatite.
• La distension de la vésicule biliaire.
• Les calculs urinaires.
• Ou encore la thrombose veineuse.

Un test de stimulation de l’ACTH peut également être réalisé pour évaluer la réponse des glandes surrénales, de même qu’un scanner du cerveau pour rechercher une tumeur de l’hypophyse.

Quel traitement pour la maladie de Cushing chez le chien ?

Une fois le diagnostic confirmé, plusieurs options de traitement sont possibles. Le choix dépendra de l’origine de la maladie : hypophysaire ou surrénalienne. Les médicaments, comme le trilostane, sont souvent prescrits pour réguler la production de cortisol. La posologie est adaptée individuellement. Elle est régulièrement évaluée grâce à des analyses sanguines.

Ce traitement, visant à atténuer les symptômes et à améliorer la qualité de vie du chien, doit être administré de manière quotidienne et à vie. Dans certains cas (rares), une intervention chirurgicale pour retirer une tumeur surrénalienne peut être nécessaire.

Chien atteint de la maladie de Cushing : quelle espérance de vie ?

L’espérance de vie d’un chien atteint de cette maladie peut varier selon divers facteurs, notamment la précocité du diagnostic, la sévérité des symptômes ou la réponse au traitement. En moyenne, avec un traitement approprié, de nombreux chiens peuvent mener une vie relativement normale. Mais une surveillance continue est cruciale pour détecter toute évolution ou complication.

Si la tumeur à l’origine de la maladie est maligne, elle peut se propager à d’autres organes (métastases). L’espérance de vie du chien est alors réduite de façon significative. Dans certains cas particulièrement graves, les propriétaires peuvent être confrontés à une décision difficile : l’euthanasie, dans le but de soulager les souffrances de leur animal.

Quelles sont les races de chien prédisposées à la maladie de Cushing ?

Le syndrome de Cushing peut affecter des chiens de toutes races et de toutes tailles. Mais certaines sont plus susceptibles de développer la maladie. C’est notamment le cas :

• Des caniches.
• Des teckels.
• Des terriers.
• Des bichons.
• Des labradors.

Quelle prise en charge pour la maladie de Cushing par l’assurance animaux ?

Les dépenses pour soigner un chien atteint de la maladie de Cushing sont souvent préoccupantes. Les frais liés aux consultations vétérinaires, aux tests de diagnostic, aux médicaments, ou éventuellement à la chirurgie, peuvent être importants. L’assurance animaux joue alors un rôle essentiel, en allégeant le reste à charge.

Comme pour la complémentaire santé humaine, tous les contrats de mutuelle animaux n’offrent pas la même couverture. Aussi, avant de souscrire, observez bien les points suivants :

• Taux de prise en charge.
• Plafonds de remboursement.
• Exclusions de garantie (cas dans lesquels le remboursement des frais vétérinaires ne s’applique pas).
• Montant de la franchise (part des dépenses restant à votre charge).
• Délai de carence (période durant laquelle le contrat d'assurance chien est inactif après souscription – vous ne pouvez donc pas, durant ce temps, bénéficier d’une prise en charge).

Nous l’avons vu, la maladie de Cushing chez le chien, lorsqu’elle est détectée précocement, est de bon pronostic. Avec un traitement adéquat, la qualité de vie du chien est améliorée. Pour votre boule de poils, restez vigilant. Au moindre doute, rapprochez-vous de votre vétérinaire.