Le sida du chat

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 29 février 2024 .
Temps de lecture : 7 min

Le sida du chat, également connu sous le nom de virus de l’immunodéficience féline (FIV), est une maladie virale chronique redoutable. Cette infection, similaire au VIH humain, peut avoir de graves conséquences sur la santé des félins. Des symptômes aux moyens de prévention, en passant par le diagnostic, découvrez dans cet article tous les aspects entourant cette maladie. Nous évoquerons aussi sa prise en charge par l’assurance animaux.

Qu’est-ce que le sida du chat ?

Le sida du chat est une infection virale complexe. Le virus responsable, le FIV, est classé parmi les lentivirus, une sous-classe des rétrovirus. Ce virus pénètre les cellules du système immunitaire, en particulier les lymphocytes T, pour intégrer son matériel génétique dans le génome (c’est-à-dire les molécules d’ADN et les cellules) de l’hôte. Cela rend difficile l’éradication complète du virus, d’où la nature chronique de l’infection.

En infectant les cellules clés du système immunitaire, le virus produit deux effets :

• Il diminue la production de nouvelles cellules immunitaires.
• Il altère la fonction des cellules existantes.

En conséquence, les cellules ne reconnaissent plus l’infection et ne peuvent donc pas déployer une réponse immunitaire efficace. Le chat devient alors vulnérable aux infections opportunistes.

Chez les chats infectés par le FIV, les infections bactériennes, virales et fongiques susceptibles de se développer peuvent devenir sévères. Cela peut entraîner un déclin rapide de la santé générale du félin, surtout si la maladie n’est pas détectée puis traitée à un stade précoce.

Quels sont les symptômes du sida du chat ?

Pendant la période d’incubation du virus, le félin peut présenter de légers symptômes, comme une petite fièvre ou une augmentation modérée de la taille des ganglions lymphatiques. Cette phase, pouvant s’étendre sur quelques semaines, passe souvent inaperçue, rendant la détection précoce de la maladie assez compliquée.

Ensuite, l’animal entre dans une phase dite asymptomatique. Durant cette période, pouvant aller jusqu’à plusieurs années, le chat, bien que porteur du virus, ne montre aucun signe évident de la maladie. Il reste cependant contagieux pour les autres félins.

La maladie entre ensuite dans une phase active. C’est à ce moment que le virus va commencer à attaquer le système immunitaire et entraîner une détérioration de l’état de santé du chat. Parmi les symptômes associés, nous pouvons citer :

• Une fièvre persistante.
• Une perte d’appétit.
• Un amaigrissement.
• Des épisodes de diarrhée.
• Une augmentation notable de la taille des ganglions lymphatiques.
• Un pelage terne, sans éclat.
• Des infections buccales, comme des gingivites ou des stomatites.
• Des infections oculaires, notamment la conjonctivite.
• Des affections cutanées, marquées par la formation d’abcès.

Ces changements physiques ou comportementaux signalent l’activité croissante du virus, donc la nécessité d’une intervention vétérinaire immédiate. Il est crucial pour les propriétaires d’y être attentifs afin d’offrir à leur félin une prise en charge efficace.

Dans la phase terminale du sida du chat, absolument déchirante pour les propriétaires, les symptômes deviennent plus graves. Le chat peut présenter une détérioration physique importante, ou encore des problèmes neurologiques si la maladie atteint le cerveau.

Le sida du chat est-il contagieux ?

Le FIV n’est pas un virus transmissible à l’homme. Cependant, il peut être transmis d’un chat infecté à un autre. Il est donc important de limiter les contacts entre les chats non infectés et ceux porteurs du virus.

Contrairement à certaines croyances, le sida du chat ne se transmet pas par des moyens aussi communs comme le toilettage mutuel ou le partage de gamelles de nourriture. Mais il existe plusieurs voies spécifiques de transmission que les propriétaires de chats doivent prendre en considération.

Transmission par morsure profonde

Lorsque le virus est présent dans la salive d’un chat, une morsure profonde peut introduire le FIV dans le système circulatoire d’un chat non infecté. C’est la voie principale de transmission du sida du chat. Elle est souvent associée aux combats territoriaux entre les chats non castrés ou non stérilisés.

Transmission par voie sexuelle

Lors de relations sexuelles entre chats, le virus peut être transmis d’un individu à l’autre. Cela souligne l’importance de la stérilisation/castration dans la réduction du risque de transmission (en plus du contrôle de la population féline).

Transmission de la mère aux chatons

Les chatons nés de mères infectées peuvent être contaminés pendant la grossesse, pendant l’allaitement, même durant la mise à bas. C’est pourquoi, le cas échéant, il est nécessaire de mettre en place un suivi vétérinaire rapproché.

Comment le sida du chat est-il diagnostiqué

Le diagnostic du sida du chat implique un test sanguin spécifique, dit test ELISA. Ce dernier vise à détecter la présence d’anticorps dirigés contre le FIV. Il peut y avoir des résultats faux positifs chez les chatons nés de mères infectées. C’est la raison pour laquelle un nouveau test doit être effectué ultérieurement pour confirmer ou infirmer le résultat.

Quelle est l’espérance de vie d’un chat positif au sida

L’espérance de vie d’un chat séropositif est très variable. Tout dépend du stade de la maladie. Nous l’avons vu, la progression du virus dans l’organisme est lente. Pendant la phase asymptomatique, le chat peut ainsi vivre de nombreuses années, parfois jusqu’à plus de 10 ans. Cette période prolongée permet au félin, même s’il est déjà âgé au moment de l’infection, de jouir d’une espérance de vie presque normale et d’atteindre un âge avancé.

Cependant, une fois la maladie déclarée, l’espérance de vie diminue de manière significative. Elle est inférieure à 6 mois en moyenne. Il est tout de même important de noter que la durée de vie à ce stade critique dépend de divers facteurs, notamment les traitements et les mesures mis en place pour compenser l’immunodéficience et retarder l’échéance. Un chat contractant le FIV tard dans sa vie peut même s’éteindre naturellement, sans jamais déclarer la maladie.

Sida du chat : quels moyens de prévention, quels traitements

La meilleure approche pour prévenir le sida du chat est de maintenir les félins à l’intérieur pour éviter les combats territoriaux. La stérilisation/castration réduit par ailleurs le risque de transmission pendant les interactions sociales : elle apaise le caractère du chat et limite ainsi le risque de bagarre.

Actuellement, il n’y a pas de traitement curatif pour le sida du chat, pas plus qu’un vaccin préventif. Un médicament existe bien – l’interféron oméga félin –, mais tous les chats n’y sont pas réceptifs : il est efficace sur une minorité de félins. Lorsque le traitement réussit, il peut améliorer la santé du chat, jusqu’à faire disparaître de manière temporaire les symptômes d’immunodéficience causés par le virus. L’interféron oméga félin possède deux modes d’action : c’est à la fois un antiviral, tout comme un stimulant pour le système immunitaire.

En cas de résultat au test positif, d’autres mesures peuvent être mises en place pour améliorer la qualité de vie de l’animal infecté, ou le maintenir dans un bon état de santé général. Le plan de traitement inclura alors généralement des médicaments antibiotiques et/ou des anti-inflammatoires. Ils permettront de limiter le risque de surinfection bactérienne, tout comme d’atténuer les symptômes associés.

Pour renforcer la résistance de l’animal, il est essentiel de le protéger contre tout ce qui pourrait l’affaiblir davantage. Cela comprend un traitement régulier contre les puces, les tiques ou autres parasites. Une attention particulière doit également être accordée à son alimentation : celle-ci doit être équilibrée, mais suffisamment riche afin d’augmenter l’apport énergétique de l’animal. Il est aussi important de veiller à ce que le chat reçoive des soins dentaires appropriés.

En complément du traitement, des visites de contrôle régulières chez le vétérinaire sont recommandées, avec un bilan sanguin complet tous les 6 mois. Ces consultations permettent de surveiller l’évolution de la maladie, d’ajuster le plan de traitement si nécessaire, de prendre des mesures pour prévenir les complications associées au sida du chat.

Sida du chat : coût du traitement et prise en charge par l’assurance animaux

Le coût du traitement du sida du chat peut varier en fonction des besoins individuels du félin. Les visites vétérinaires régulières, les médicaments antiviraux ou encore les soins supplémentaires peuvent représenter un investissement financier important pour les propriétaires, de l’ordre de plusieurs centaines d’euros.

Lorsqu’un chat est diagnostiqué positif au sida se pose la question du remboursement des soins par l’assurance animaux. Le sida du chat n’est pas une maladie évitable au sens strict, car il n’existe pas de vaccin. Les frais médicaux liés au traitement sont donc pris charge, en totalité ou en partie, selon des contrats. Cependant, la majorité des assureurs excluent la prise en charge de maladies préexistantes au moment de la souscription. Cela souligne l’importance de souscrire à une assurance animaux dès le plus jeune âge du chat.

En adoptant une approche proactive, les propriétaires peuvent contribuer à offrir un niveau de confort optimal à leur chat atteint du virus du sida. Si cette infection ne peut pas être guérie, des soins attentionnés, associés à un suivi vétérinaire régulier, peuvent améliorer la qualité de vie du félin, voire prolonger sa durée de vie.