Quel prix pour une crémation ?

Écrit par La rédaction Meilleurtaux . Mis à jour le 14 août 2024 .
Temps de lecture : 8 min

Anecdotique il y a quelques décennies, la crémation est aujourd’hui de plus en plus répandue en France. Aujourd’hui, près de 4 Français sur 10 font ce choix. Quelles différences y a-t-il avec l’inhumation ? Comment se déroule une cérémonie de crémation ? Quel est son coût ? Comment le réduire ? On vous dit tout de la crémation !

La crémation en France : un phénomène de société

La crémation consiste à faire brûler le corps d’un défunt jusqu’à le réduire en cendres. Technique funéraire couramment pratiquée durant l’Antiquité, elle disparaît en Europe avec l’expansion du christianisme. Elle réapparait en France dans les années 80. Fin 2023, un sondage OpinionWay dévoilait que 45 % des Français préféraient, pour eux-mêmes, la crémation contre 19 % pour l’inhumation. Les habitants des villes semblent plus enclins à envisager la crémation que ceux des campagnes.

Dégoût de la putréfaction, purification par le feu, économies ou considérations écologiques, la crémation s’impose progressivement. La France comptait 5 crématoriums en 1980, on en compte désormais 221 en service en France métropolitaine et en outremer. Un véritable phénomène de société témoignant d’un changement important des mentalités au rapport à la mort comme au corps.

Ce que dit la loi

La crémation est légale en France depuis 1887. En Métropole, elle doit intervenir a minima 24 heures après le décès, au maximum 14 jours après (dimanches et jours fériés inclus). L’utilisation d’un cercueil est obligatoire. La loi n°2008-1350 du 19 décembre 2008 édicte les règles de conservation ou de dispersion des cendres. Elle interdit la conservation des cendres à domicile.

Les funérailles doivent respecter la volonté du défunt. Lorsque ce dernier a clairement exprimé son choix pour une crémation, les proches ne peuvent s’y opposer. Lorsqu’il n’a laissé aucune directive en la matière, la famille doit se mettre d’accord sur le type de funérailles. S’il y a désaccord, la question est tranchée par le juge compétent.

Le médecin établissant le certificat de décès doit préciser l’éventuelle présence d’une pile alimentant un stimulateur cardiaque, un défibrillateur ou une pompe physiologique. Celle-ci, étant incompatible avec une crémation, devra être retirée par un médecin ou un thanatopracteur. Cette explantation donne lieu à l’établissement d’un certificat.

Comment se déroule une crémation ?

Obligatoirement réalisée en crématorium, la crémation implique l’exposition du corps à une température extrême. Son processus comprend 3 grandes phases :

La phase préparatoire :

• L’autorisation administrative : elle est à obtenir auprès du maire de la commune où a eu lieu le décès. Elle implique la présentation des dernières volontés du défunt ou d’une demande de la personne en charge des obsèques. Cette dernière doit aussi fournir le certificat du médecin attestant de l’absence de problème médico-légal.
• Le choix de la cérémonie : cette dernière peut, selon les volontés du défunt, comprendre un service religieux ou non. La famille fait part de ses choix en la matière, mais aussi en termes d’accompagnement musical, d’hommages et d’ornements.
• Le choix du cercueil : la crémation implique un cercueil adapté répondant aux exigences de cette technique funéraire.
• La préparation du corps : après une toilette, le corps est habillé puis exposé en chambre funéraire.
• La mise en bière : l’entreprise de pompes funèbres assure la fermeture du cercueil après autorisation de l’officier d’état civil du lieu du décès. Un agent de la police nationale pose les scellés sur le cercueil.

La crémation du corps

• Arrivée au crématorium : un corbillard assure le convoyage du cercueil de la chambre funéraire au crématorium.
• La cérémonie : organisée dans une salle, il s’agit d’un dernier hommage rendu au défunt. Cette cérémonie dure entre 35 et 45 minutes.
• La crémation : à l’issue de la cérémonie, le cercueil est conduit au local technique. Il est introduit dans le four crématiste pour être exposé à une température de 850° durant 1 h 30. Si la présence des proches n’est pas interdite dans cette salle, elle n’est pas conseillée.
• La pulvérisation : à l’issue de la crémation, le four est entièrement vidé. Son contenu est mis dans un pulvérisateur. Cet appareil va permettre de broyer les os restants et de les réduire en cendres.
• La remise de l’urne : après les 2 h 30 nécessaires au refroidissement des cendres, l’urne funéraire est remise à la famille.

La conservation ou la dispersion des cendres

• La conservation : l’urne peut être mise en sépulture, en caveau ou en columbarium. La loi interdit la conservation des urnes funéraires à domicile. Très exceptionnellement, une urne funéraire peut être enterrée dans une propriété privée. Ce choix entraîne la création d’une servitude qui doit être notifiée au notaire en cas de vente immobilière.
• La dispersion : les cendres peuvent être dispersées dans un jardin du souvenir, en pleine nature ou en mer. Attention, la dispersion n’est possible que si elle correspond à une volonté exprimée par écrit ou oralement par le défunt.

Crémation et inhumation : quelle différence ?

Vous l’avez compris, la crémation consiste à réduire le corps en cendres. A contrario, l’inhumation se définit comme la mise en terre du cercueil contenant le défunt en sépulture ou en caveau. La perception de la crémation diffère selon les 3 grandes religions :

• L’Église catholique : la crémation est admise depuis 1963, mais l’église continue à recommander l’inhumation en estimant que le corps venant de la terre doit retourner à la terre.
• L’Islam : les règles actuelles interdisent la crémation en considérant qu’on ne peut porter atteinte à un corps voué à ressusciter.
• Le judaïsme : la crémation est formellement interdite par la loi juive.

La crémation est réputée plus écologique que l’inhumation. Malgré l’émission de gaz à effet de serre par le crématorium, le bilan carbone reste en faveur de la crémation. Cette dernière ne pose en outre aucun problème de pollution des sols et des nappes phréatiques. Au plan urbanistique, la crémation s’impose aujourd’hui comme une solution concrète à la saturation des cimetières.

Combien coûte une crémation ?

En 2024, le prix d’une crémation s’établit entre 430 et 920 € selon si elle est réalisée en province ou en région parisienne. Comptez 757 € en moyenne sur l’ensemble du territoire français. Au prix de cette prestation, il convient d’ajouter celui de toutes les autres prestations funéraires :

• La préparation et la présentation du corps : 500 €
• Le cercueil : de 200 à 1 800 €
• La mise en bière : 150 €
• La chambre funéraire : 80 €/jours
• Le transport par corbillard : 1 €/km
• Les fleurs et les ornements : de 150 à 300 €
• La cérémonie d’obsèques : 250 à 1 500 €
• L’éventuel service religieux : 150 à 200 €
• L’urne funéraire : de 50 à 1 200 €

Hors achat de la concession en cimetière, des obsèques avec crémation ont un coût moyen de 3 800 € contre 4 300 € pour leurs équivalents avec inhumation. La crémation s’avère plus économique.

Bon à savoir : Choisir son urne funéraireDestinée à accueillir et à conserver les cendres du défunt, l’urne funéraire doit avoir une contenance de 2 à 3,5 litres selon la corpulence de celui-ci. Il peut s’agir d’un modèle industriel personnalisable, comportant dessin ou photo, comme d’un modèle unique spécifiquement conçu en hommage au défunt.

Comment réduire le coût d’une crémation ?

Le coût d’obsèques avec crémation peut être réduit de deux manières :

• La suppression de toute cérémonie : le prix d’une crémation sans cérémonie n’est pas le même comparé à une crémation avec cérémonie. Si vous considérez pouvoir vous passer de cet hommage, vous économiserez entre 500 et 1 000 € selon le crématorium.
• Le choix du cercueil : les cercueils en bois adaptés à la crémation coûtent entre 800 et 1 800 €, en moyenne. Vous pouvez désormais opter pour un cercueil en carton. Dorénavant homologués, ces derniers coûtent de 200 à 600 € selon leur qualité.
• Le choix de l’urne funéraire : son prix s’établit entre 50 et 1 200 € selon son matériau, sa qualité et son éventuelle personnalisation. Le choix d’une urne simple, non personnalisée, réduit considérablement son coût.

Éminemment personnel, le rapport à la mort implique l’expression de ses dernières volontés. Par testament olographe, souscription d’une convention obsèques ou discussion avec ses proches, il est important de signifier ses choix en la matière. La question de la crémation ou de l’inhumation est importante. N’hésitez pas à en parler à un professionnel d’une entreprise de pompes funèbres. Celui-ci saura répondre à toutes vos interrogations pour vous accompagner dans l’organisation de vos derniers adieux.

Questions fréquentes sur le prix de la crémation

Est-il possible de payer sa crémation de son vivant ?

Oui ! Il est possible de payer et d’organiser sa crémation de son vivant. Pour cela, il vous faut souscrire une assurance obsèques avec prestations, rédiger un testament ou épargner. Cette précaution évite à vos proches en deuil d’avoir à supporter l’organisation et le financement de votre cérémonie au crématorium.

Peut-on envisager une crémation sans cercueil ?

Non ! Inhumation ou crémation, l’utilisation d’un cercueil est obligatoire. Le cercueil choisi pour une crémation doit être adapté à ce procédé. Les fabricants proposent des cercueils en bois tendre ou en bois noble peu épais. Il peut même être en carton dès lors qu’il répond aux exigences de l’homologation.

Que deviennent les bijoux et les prothèses après la crémation ?

Les métaux recueillis après la crémation, provenant des prothèses, implants, bijoux, ne sont pas rendus à la famille. Ils sont récupérés par l’opérateur funéraire puis transmis à une société de recyclage spécialisée. La loi 3DS du 22 février 2022 précise que le fruit de la valorisation de ces métaux doit être utilisé pour financer les obsèques des personnes sans ressources. À défaut, il peut être reversé à une association reconnue d’utilité publique.