Avant la fin de l’année, plus de deux millions de motos, scooters et quads devront obligatoirement être soumis au contrôle technique. Une nouvelle qui ne satisfait pas les conducteurs concernés. Décryptage. La colère des motards n’y changera rien. Lundi 15 avril, est entré en vigueur le contrôle technique obligatoire pour les scooters, les voiturettes, les quads ou encore les motos. Sauf celles “utilisées dans le cadre de compétitions sportives, et appartenant à une personne titulaire d'une licence délivrée par une fédération sportive”, souligne le site servicepublic.fr Autrement dit, il s’agit de tous les véhicules de catégorie L. Cette mesure n’a rien de surprenante, puisqu’il s’agit simplement de l’application d’une directive européenne d’il y a déjà... dix ans. Un échéancier fixé selon l’ancienneté du véhicule Ainsi, si vous conduisez ce type de véhicule, vous devrez réaliser ce contrôle technique obligatoire selon plusieurs échéances. D'ici le 31 décembre 2024, si votre véhicule a été immatriculé avant le 1er janvier 2017. Et même avant le 14 août 2024, “si votre véhicule a par ailleurs été mis en circulation avant le 1er janvier 2017 et que la date anniversaire de sa première mise en circulation est avant le 15 avril”, précise le site du service public. Au total, cela concerne près de 2,5 millions d’engins, d'après Mobilians, l’organisation représentant les professionnels du secteur. En revanche, si votre véhicule a été mis en circulation entre le 1er janvier 2017 et le 31 décembre 2019, son premier contrôle doit être effectué en 2025. Enfin, si votre plaque est plus récente (entre le 1er janvier 2020 et le 31 décembre 2021), l’échéance est fixée à 2026. Ensuite, il faudra renouveler l’opération, puisque le contrôle est valable trois ans. Des contrôles trop chers et des centres pas assez nombreux selon les motards Pour l’heure, l’examen porte sur 78 points de contrôle : état des freins, état des équipements de direction (volant, guidon, colonne), fonctionnement des feux... Durant l’été 2025, d’autres seront rajoutés, tels que le contrôle du bruit et le bridage du véhicule. A noter qu’en cas de revente du véhicule, un procès-verbal de contrôle technique de moins de six mois doit être fourni à l’acheteur. Attention, vous ne pouvez pas nécessairement réaliser le contrôle technique de votre moto au même endroit que celui de votre voiture. Il faut que les contrôleurs aient été formés et que le centre ait été agréé. A ce jour, « près de la moitié des centres, soit 3 000 contrôleurs, sont prêts », confie au Parisien Alexandra Herbel, la présidente de la branche contrôle technique de Mobilians. Enfin, chaque centre peut librement fixer son propre tarif pour la réalisation de ce contrôle, puisque le prix n’est pas réglementé par l’Etat. Avant l’entrée en vigueur du texte, les motards ont vivement manifesté dans les rues de Paris et de nombreuses métropoles contre cette mesure. Pour eux, le contrôle technique obligatoire pour les deux roues est « du racket pur et simple », selon les mots d’Isabelle Lebret, membre de la Fédération française des motards en colère (FFMC). Les motards dénoncent plusieurs choses. Notamment le fait que ce contrôle est inadapté à ces véhicules puisque, selon eux, les accidents sont bien souvent causés par l’état de la chaussée et non par un dysfonctionnement des motos. Par ailleurs, les motards estiment que le prix du contrôle technique, qui devrait s’échelonner de 50 à 80 euros en moyenne, est trop élevé. Enfin, ils estiment que le nombre de centres agrées est trop restreint.