Baromètre emploi & logement (5ème édition) : le classement des villes où s’installer

Paris, le 29 novembre 2023 - Afin d'atteindre le « plein emploi », le gouvernement a promis de faire baisser le taux de chômage à 5% d'ici 2027. Cependant l'Insee vient de dévoiler la semaine dernière une hausse trimestrielle du chômage, qui passe à 7,4%. Le gouvernement a reconnu que l'objectif fixé serait difficilement atteignable avec le modèle social actuel amplifié par des gros problèmes de mobilité des salariés.

D'autre part, ce n'est une nouvelle pour personne : le marché de l'immobilier est extrêmement tendu et il devient compliqué pour la majorité de la population française de devenir propriétaire. Sans oublier que le marché locatif est lui aussi très complexe dans de nombreuses villes françaises. Malgré ce contexte, certaines villes sont plus « accueillantes » et cumulent le double avantage d'offrir à la fois un logement confortable et un job ! Pour la 5ème année consécutive, Meilleuratux et Meteojob révèlent le classement des villes françaises les plus attractives en termes d'emploi et de logement. Comme l'année dernière Mulhouse, Orléans et Rouen sont sur le podium tandis que Paris, Marseille et Nice sont les mauvais élèves du classement.

Meteojob et Meilleurtaux ont élaboré une méthodologie qui prend en compte les trois données suivantes : emploi, salaire et logement. Ces dernières permettent d'établir le palmarès des 31 plus grandes villes françaises offrant le plus d'opportunités. L'étude mesure ainsi le nombre d'offres d'emploi en CDI rapporté au nombre d'habitants, ainsi que le pouvoir d'achat immobilier. Le pouvoir d'achat immobilier, lui, a été calculé à partir du salaire médian dans chaque ville, des taux d'intérêt pratiqués localement et du prix de l'immobilier¹.

L'essor des villes moyennes se confirme en 2023

En tête du classement, à nouveau cette année, Mulhouse (1ère) et Orléans (2ème) restent les villes les plus attractives pour travailler et se loger. Elles se sont interverties par rapport à 2022. Rouen se hisse encore cette année à la troisième marche. Les villes secondaires confirment une fois de plus leur attractivité et séduisent par leur bassin d'emplois attractif et leur pouvoir d'achat immobilier intéressant en cohérence avec les salaires proposés dans l'agglomération. A l'autre bout de la chaîne on retrouve à nouveau Paris, Nice et Marseille en dernières positions. Si Paris et Nice sont globalement pénalisées par les prix de l'immobilier qu'elles affichent, Marseille souffre elle d'un faible taux d'offres en CDI par rapport au nombre d'habitants.

A contrario, si nous prenons l'exemple d'Orléans et Rouen, ces deux villes proposent des salaires nets mensuels supérieurs à Nice ou Marseille par exemple et le nombre de m² accessibles y est plus intéressant dans ces villes (46m²) qu'à Nice (20m²) et Marseille (30m²). Concrètement, un Rouennais gagnera un salaire plus intéressant qu'un Niçois (2 462€ vs 2 299€) et pourra vivre dans 46m² versus 20m² pour le Niçois. Quant à Mulhouse, malgré un salaire légèrement moins intéressant, elle reste la ville la plus attractive grâce à un prix au m2 très faible (1 886€) et à un bon dynamisme sur l'emploi.

« A seulement 1H10 en train de Paris, la ville de Rouen propose un salaire net médian inférieur à la capitale d’à peine 150 euros pour une surface habitable 4 fois supérieure. La part d’emploi en CDI pour 100 habitants à Rouen est de 7,3%, à Paris elle est 5,4%. Le cadre de vie offert par la métropole est extrêmement attrayant »

explique Louis Colon, co-fondateur de CleverConnect, éditeur du jobboard Meteojob.

« Si le prix du m² à Rouen a légèrement augmenté en 1 an, boosté par l’attractivité de la ville, le coût du m² reste cependant plus intéressant que d’autres villes à proximité en train de Paris telles que Caen, Lille, Tours et Dijon. »

précise Maël Bernier, porte-parole de Meilleurtaux.

A la 4ème et 5ème place du classement, on retrouve Saint-Etienne et Metz qui gagnent chacune 3 places par rapport à 2022. Le salaire médian est quasi similaire entre les deux villes mais chacune a sa valeur ajoutée. En effet, Saint Etienne propose 71m² pour ce salaire tandis que Metz n’en n’offre que 44. Le nombre de CDI pour 100 habitants est, lui, plus élevé à Metz (6,1%) qu’à Saint-Etienne (4,5%).

Une forte augmentation sur les contrats à durée indéterminée

Au global, entre l’année dernière et aujourd’hui, le nombre de CDI pour 100 habitants est en croissance dans toutes les villes. « Cette évolution est une très bonne nouvelle pour le marché de l’emploi. C’est une preuve de confiance des entreprises envers leurs business et envers les collaborateurs. » commente Louis Colon, co-fondateur de CleverConnect, éditeur du jobboard Meteojob.

Pour donner quelques exemples : Paris passe de 1,47% à 5,4%, Orléans de 4,81% à 8%, Mulhouse de 2,73% à 6,7%, Rouen de 3,30% à 7,3% et Saint Etienne de 1,39% à 4,5%. Marseille garde le plus mauvais score avec 2,8%. En 2022 ce taux était à 0,89%, la progression reste donc importante.

De nouvelles villes moyennes attractives et d'autres qui chutent dans le classement

Pour cette nouvelle édition du baromètre, de nouvelles villes percent dans le classement. C’est notamment le cas avec la ville de Caen qui arrive à la 7ème place du classement, soit 13 places de mieux qu’en 2022. A seulement 2h de Paris, la ville de Caen propose un salaire médian net supérieur à 2 000€ avec 35m² accessibles.

Tours grimpe aussi largement dans le classement puisque la ville gagne 10 places pour se positionner juste avant Caen à la 6ème place. Dijon, de son côté, gagne 7 places pour arriver en 10ème position. Besançon en gagne 9 et se retrouve juste après à la 11ème place.

Ces évolutions positives s’expliquent notamment par la légère baisse du prix du m² de certaines villes. A contrario, ceux qui chutent dans le classement comme, par exemple Perpignan, qui perd 9 places, le font en raison de l’évolution haussière des prix de l’immobilier.

explique Maël Bernier

Les grandes villes perdent leur attractivité

Avec des prix au m² jusqu’à 10 fois supérieurs aux premières villes du classement, les grandes villes telles que Paris, Marseille et Nice deviennent inaccessibles et les opportunités d’emplois n’y sont aujourd’hui plus réellement meilleures qu’ailleurs.

Conclusion

La plupart des villes de tailles moyennes restent encore tout à fait accessibles en termes de logement rapporté aux niveaux de salaires qui y sont proposés et offrent une surface correcte et un taux de CDI plutôt bon. Dans les grandes villes, cela devient de plus en plus compliqué car les écarts de salaire entre les grandes et moyennes villes ne sont plus aussi importants qu’avant, tandis que le coût du m2, lui, peut être multiplié jusqu’à 6 fois. On retrouve également plus d’emplois stables (CDI) dans les villes de taille moyennes que dans les grandes.

conclut Maël Bernier et Louis Colon.

¹Méthodologie : l’étude a été établie à partir d’une série de données : offres d’emploi, salaires, taux d’intérêt et prix de l’immobilier (baromètre Guy Hoquet) Pour chaque ville, Meteojob a recensé le nombre d’offres en CDI et a calculé un taux de CDI pour 100 habitants. Les salaires médians proposés dans les offres ont ensuite été mis en rapport avec les taux d’intérêt recensés par Meilleurtaux et le prix de l’immobilier local afin de calculer le pouvoir d’achat immobilier, soit le nombre de m² pouvant être acheté avec un prêt sur 20 ans avec les revenus nets proposés. Enfin, le taux de CDI pour 100 habitants a été multiplié par le pouvoir d’achat immobilier pour obtenir le classement des villes les plus attractives.