En 50 ans d’existence, le Plan d’épargne logement a connu une évolution notable due à la conjoncture économique. Avec la chute des taux d’intérêt, la rémunération des placements préférés des Français est au plus bas. Avec ses multiples atouts, dont son rendement élevé, le PEL est devenu malgré lui un produit d’épargne à part entière. Le PEL, un produit à la fiscalité et au rendement attractifs Important En 1969, le gouvernement a lancé le PEL afin de faciliter l’acquisition d’une résidence principale ou secondaire ou réaliser un autre investissement dans la pierre. Le principe consiste pour les futurs propriétaires à placer de l’argent sur ce support pendant quatre ans au minimum afin de bénéficier le moment venu d’un emprunt immobilier à un taux garanti, actuellement fixé 2,2 %. À cette promesse de financement à des conditions avantageuses s’ajoute la perspective d’une exemption d’impôt sur les intérêts et du versement d’une prime par l’État. Mais l’autre atout majeur du PEL est son rendement parfois supérieur à 6 % garanti tout au long du contrat, et cela sans limite dans le temps. La transformation du PEL en produit d’épargne Or, entretemps, les taux sont passés par une période de repli marqué et continu, en particulier ceux des crédits à l’habitat, qui ont atteint des seuils historiques. Les chiffres de la Banque de France pour novembre 2019 montrent ainsi une moyenne à 1,20 % toutes durées confondues. Important Ce mouvement a tiré les rémunérations des livrets d’épargne vers le bas. Dans ce contexte, le rendement garanti du PEL a de quoi séduire, raison pour laquelle il a été détourné de sa destination initiale pour se transformer en placement. Comme les épargnants ne cassent plus leur plan, mais continuent à accumuler de l’argent dessus, l’encours de ce produit n’a cessé d’augmenter, se hissant pratiquement au niveau de celui du Livret A en 2019. Les efforts des autorités pour rétablir l’équilibre Pour contrer le phénomène, qui affecte la rentabilité des banques, les pouvoirs publics ont progressivement réformé le PEL. En 1992, ils ont instauré des plafonds sur le montant et la durée de vie (61 200 euros et 15 ans actuellement). À partir de 1996, les intérêts des PEL ont été assujettis aux prélèvements sociaux, dont le taux s’élève aujourd’hui à 17,2 %. Et depuis mars 2011, ces taxes sont prélevées annuellement et non plus à la clôture du plan. Dernier changement en date en matière de fiscalité des intérêts, le prélèvement forfaitaire unique de 30 % s’applique pour tous les contrats postérieurs au 31 décembre 2017. Enfin, les taux du PEL ont diminué au fil du temps. Alors qu’ils culminaient encore à 4,75 % en 1986, ils ont atteint en 2016 le seuil légal de 1 %.