Le marché immobilier français est sous forte tension. Les taux d’intérêt frôlent les 5 %, l’accès au crédit reste complexe. En parallèle, l’offre de biens disponibles, ainsi que les délais de vente, augmentent sensiblement. La combinaison de ces facteurs fait reculer les prix, mais pas assez pour compenser la capacité d’achat perdue en seulement un an. Reconstitution du stock de biens dans un contexte de recul de la demande Depuis le début de l’année 2023, la tendance s’inverse en ce qui concerne le stock de biens. Au cours des trois premiers trimestres, une hausse de 11,7 % du nombre de logements à vendre est observée sur 6 mois glissants. Sur une année, le taux de croissance est de 7,2 %. Mais en parallèle, La demande décroit, en raison des difficultés d’accès au prêt immobilier, et des conséquences de l’inflation sur le pouvoir d’achat des Français. Mais cela ne suffit pas à accélérer le reflux des prix attendu. Entre le 2e et le 3e trimestre 2023, ils ont diminué de 5,5 % et de manière générale, leur progression ralentit, à +3,9 % sur un an et +2,9 % sur 6 mois, la moyenne au mètre carré tombant à 3 376 euros. De fortes disparités régionales en matière de prix immobiliers Les professionnels du secteur attribuent la lenteur de la baisse à une forte disparité régionale. Au Sud et à l’Ouest, les biens continuent à gagner en valeur à un rythme supérieur à la moyenne nationale. Par exemple, des taux d’augmentation à 2 chiffres sont constatés sur un an à Bastia (+14 %), Antibes (+13,1 %) ou encore Aix-en-Provence (+10,2 %). À l’inverse, ailleurs, les prix se stabilisent ou reculent. ImportantParmi les grandes métropoles, Marseille fait exception avec des prix en progression de 5,7 %, mais la capitale reste en tête du podium des villes les plus chères avec un mètre carré à 12 604 euros. La région francilienne connait les décélérations les plus marquées, surtout en petite couronne, avec -1,1 % sur un an dans les départements 92, 93 et 94. Pour autant, en valeur, l’Île-de-France reste numéro un au classement national avec 5 903 €, contre une moyenne de 3 376 €. Perte de capacité de financement notable en un an Pour autant, la légère inflexion des prix observée depuis début 2023 ne couvre pas la perte de capacité de financement subie par les aspirants propriétaires. Car en parallèle, en moins d’un an, les taux de prêt ont plus que quadruplé. De son côté, la durée de vente d’un bien est passée de 91 jours en 2022 à 103 jours en moyenne actuellement. Le président de Guy Hoquet l’Immobilier, Stéphane Fritz, alerte concernant une Crise du logement plus profonde qu’il n’y paraît, Et sur l’urgence d’une politique volontariste visant à relancer la construction. Si aujourd’hui, les primo-accédants et les ménages les moins aisés sont les plus durement impactés, ce professionnel redoute que le logement devienne Un signe extérieur de richesse, avec un impact social et économique. Avec un montant de 368 000 euros pour un logement ancien de 109 m², les Français ont perdu 4m² de surface par rapport à 2022. Les maisons, qui représentent 60 % des biens anciens cédés, résistent le mieux, leurs prix étant en croissance de 5,9 % entre 2022 et 2023, pour s’établir à 400 000 euros en moyenne. Impact plus prononcé de l’efficacité énergétique sur la valeur des biens ImportantL’efficacité énergétique influe de plus en plus sur les prix des logements. Ceux étiquetés A, B ou C sur le DPE s’apprécient (+8 % en un an pour ceux notés A), alors que les moins vertueux se voient appliquer une décote allant de 1 à 3,7 %, ce qui fait tomber leur prix au mètre carré en dessous de 3 000 € sur l’ensemble du territoire. Ces évolutions reflètent les efforts d’information menés auprès des vendeurs et des acheteurs depuis un an. Dans les 10 villes où les biens énergivores sont les plus chers, la dépréciation est très hétérogène, avec -0,4 % seulement à Bordeaux et jusqu’à -41,5 % à Cannes. En outre, la proportion de « passoires énergétiques » (biens très énergivores classés F & G) dans l’offre globale diminue à 11,4 % (-0,8 pt) en un an. Pourtant, en raison de l’interdiction de location de tels biens dans les prochaines années, beaucoup s’attendaient à ce que leurs propriétaires cherchent massivement à s’en défaire. Faute de pouvoir entreprendre les travaux de rénovation nécessaires, ces derniers semblent avoir choisi autant que possible de garder leur patrimoine. À retenir La baisse de la demande et l’augmentation de l’offre entraînent une baisse des prix, mais celle-ci reste insuffisante. Les prix restent élevés dans certaines régions, notamment au sud et à l’ouest, mais se stabilisent ou baissent ailleurs. Les Français ont perdu 4m² de surface par rapport à 2022 pour le même budget. L’efficacité énergétique devient un facteur important dans la fixation des prix.