Avec une croissance qui ralentit et des taux au plus bas depuis des mois, les dépenses publiques continuent de rester à un niveau largement supérieur aux moyennes européennes. Pour Christian le Boissieu, la maitrise des dépenses n’est pas une réduction draconienne des budgets, mais un choix judicieux des secteurs à pourvoir, dans un souci d’impact économique et social durable. Des dépenses publiques qui restent relativement importantes Les dépenses publiques en France représentent aujourd’hui un ratio nettement plus élevé que la moyenne en Europe. En effet, elles valent actuellement 55 % du PIB, soit 5 points d’écart par rapport aux voisins. Pourtant : « La réduction de ces dépenses représente un moyen de faire diminuer les dettes publiques et la pression fiscale ». Christian de Boissieu D’après Christian de Boissieu, du Cercle des économistes. Pour cet universitaire : « Il faut conjuguer volonté politique et méthode pour y arriver ». Christian de Boissieu Important L’efficacité passe par l’investissement dans les postes budgétaires à impact durable, comme l’éducation et la santé. Il faudrait surtout réduire les dépenses de fonctionnement. Le président Macron avait annoncé la suppression de 120 000 postes dans la fonction publique jusqu’à la fin de son mandat, mais cette réduction semble prendre du retard, notamment au niveau de l’État. Le projet de loi de finances 2019 comporte d’énormes contraintes, dans une situation déjà marquée par une croissance en berne. Important Ces mesures démontrent la volonté de maitriser les dépenses publiques, mais les programmes adoptés jusqu’à présent n’ont pas eu d’effet concluant. Le ratio des dépenses reste supérieur à celui des pays européens depuis dix ans, et cela continue. Les taux près de zéro aggravent les dettes publiques Les taux d’intérêt au plancher constatés depuis des mois accentuent ces dépenses, et entrainent dans leur sillage une augmentation du déficit public. Celui-ci passera de 2,6 % pour cette année à 2,8 % en 2019. Un « choc » des taux est d’ailleurs à prévoir dans les prochains mois. Important Si les taux progressent plus rapidement que prévu, les intérêts des dettes publiques pèseront lourd. Il faudrait de ce fait les resserrer davantage les dépenses de fonctionnement. Ainsi, cette part élevée des dépenses publiques ne s’explique pas par les charges liées aux services publics et à la protection sociale. Certes, ceux-ci ne sont pas forcément mieux qu’ailleurs en Europe. D’ailleurs, certains secteurs comme la santé affichent aujourd’hui des signes d’essoufflement.