L’achat-revente d’un logement est souvent facilité par le recours au prêt relais, une solution financière couramment utilisée dans le domaine de l’immobilier. Toutefois, ces derniers temps, ce mécanisme s’avère de plus en plus complexe à obtenir en raison de la conjoncture qui prévaut sur le marché. Le prêt relais dans un marché immobilier en mutation Avec la remontée des taux d’intérêt des prêts à l’habitat et la tendance baissière des prix immobiliers, les conditions pour accéder à cette forme de financement des projets résidentiels se durcissent. Vanessa Benedic, directrice générale de la start-up Homeloop, met en évidence cette évolution du marché immobilier. Le plus inquiétant dans ce marché attentiste, relève Vanessa Benedic, directrice générale de la start-up homeloop, c’est que, parfois, même quand les vendeurs baissent leur prix, il n’y a plus d’acheteurs en face. Vanessa Benedic Dans ce contexte tendu, le financement d’un projet immobilier via un prêt relais, agissant comme une « passerelle » entre l’achat et la revente, est devenu un véritable défi. De plus en plus de clients se tournent vers des entreprises comme Homeloop, car ils sont impliqués dans un projet d’achat-revente, mais se heurtent à des obstacles pour décrocher un prêt relais. Ces ménages ont mis leur bien en vente à plusieurs reprises, mais les acquéreurs potentiels se rétractent faute d’obtenir un crédit. Conscientes de la situation du marché immobilier, les banques adoptent une approche plus prudente dans l’octroi des prêts relais. Elles réduisent la marge de sécurité, ne prenant en compte qu’une fraction de la valeur du bien à vendre, généralement entre 50 % et 70 %. Certains emprunteurs font part d’une marge de sécurité atteignant même 50 % de la valeur du logement. Pour estimer le prix du bien mis en vente, les établissements bancaires exigent plusieurs expertises immobilières et recommandent au candidat au prêt relais de considérer l’estimation la moins optimiste. Défis et stratégies dans l’utilisation du prêt relais Malgré son côté pratique, le prêt relais n’est pas exempt de risques. Important La banque peut demander le remboursement du crédit à la date prévue, même si le bien n’a pas été vendu. Le non-remboursement peut entraîner des complications contentieuses. Dans certains cas exceptionnels, le relais peut être prolongé au-delà de deux ans ou transformé en prêt à long terme, avec mise en location du bien. Le coût du prêt augmente à mesure que la vente tarde à se concrétiser. Néanmoins, malgré ce coût, il reste souvent moins onéreux que la location d’un nouveau logement en attendant la vente et en effectuant un double déménagement. Pour minimiser les risques et optimiser l’utilisation du prêt relais, il est crucial d’adopter une approche réfléchie. Les emprunteurs doivent s’efforcer d’en négocier les conditions de manière avantageuse, en mettant l’accent sur le prêt à long terme. De plus, demander une exonération des pénalités de remboursement anticipé peut se révéler judicieux, offrant une certaine flexibilité si la situation évolue favorablement et que le bien se vend à un prix supérieur à celui escompté. A retenir Le marché immobilier actuel connaît des changements majeurs, affectant l’accès au prêt relais, indispensable dans les opérations d’achat-revente. La remontée des taux d’intérêt et la baisse des prix immobiliers rendent l’obtention de ce financement plus complexe. Les banques se montrent plus prudentes dans leur approche en réduisant la marge de sécurité pour l’octroi du prêt relais. Malgré les défis, négocier judicieusement les conditions et anticiper les risques reste essentiel pour maximiser l’efficacité de cette solution financière.