La valeur des terrains virtuels sur les plateformes de jeux en ligne aurait connu une croissance notable en deux ans. Particuliers et entreprises se disputent les offres dont le coût peut dépasser 4 millions de dollars. Leur nombre est pourtant limité et le prix risque de s’envoler en conséquence. Les transactions secondaires se multiplieraient en parallèle, fragilisant davantage le marché. La Bourse de New York réfléchirait actuellement à la possibilité de créer un marché dédié aux actifs numériques. La plus grande Bourse américaine envisagerait de lancer une place de marché adaptée aux NFT. Il s’agit des titres de propriétés utilisés pour les terrains virtuels. Mais ce secteur pourrait-il réellement avoir un avenir prometteur ? Une étude a été réalisée sur l’une des plus grandes plateformes de jeux qui existent aujourd’hui, The Sandbox. 71 000 transactions auraient été soumises à une observation dans ce cadre. Les données témoignent de la fragilité du marché qui rappelle la crise des subprimes de 2007. Des terrains d’une valeur de 4,3 millions de dollars Si le projet se concrétise, les terrains ne sont pas les premiers actifs numériques qui intéressent la Bourse de New York. Elle a déjà investi dans la création de NFT en 2021 pour célébrer les cotations de structures de la tech. Roblox, Snowflake et Spotify en font partie. La Bourse de New York projetterait en même temps de créer une cryptomonnaie dédiée aux terrains virtuels. Cependant, est-ce que le marché peut poursuivre sa croissance et constituer un investissement sûr ? L’univers des terrains virtuels aurait en tout cas attiré nombre de particuliers et d’entreprises. Adidas, Carrefour, Atari, Binance et PwC se trouvent parmi les propriétaires. Ces organisations s’en serviraient pour promouvoir leurs offres ou mener des investissements. Certaines propriétés avaient un prix qui atteignait 4,3 millions de dollars en février 2022. Ce ne serait pourtant pas de sitôt que le prix peut baisser. Les offres seraient en effet limitées alors que les demandes se multiplient. 166 464 parcelles sont mises sur le marché dans le cas de The Sandbox. L’inadéquation entre l’offre et la demande entraine une augmentation des prix. Les derniers chiffres relevés indiquent qu’ils ont été multipliés par 300 en deux ans, de décembre 2019 à janvier 2022. À titre de comparaison, le prix immobilier a progressé de 30 % sur la même période aux États-Unis. Une évolution qui va à l’opposé de celle du taux du pret immobilier. Il aurait en revanche doublé de 2000 à 2006 pour créer la bulle américaine de cette époque. Un rendement de 50 à 400 % Le marché bénéficierait tout particulièrement aux spéculateurs qui semblent se préparer à une bulle immobilière. L’étude réalisée dénote ainsi une croissance des transactions effectuées sur le marché secondaire, plus nombreuses que celles au niveau primaire. Le rendement varierait entre 50 et 400 %. En effet, les terrains seraient proposés à 5 575 dollars en moyenne pendant la première mise aux enchères. Ce prix permet d’obtenir une parcelle et demie. Les propriétaires peuvent à leur tour les revendre à environ 8 429 dollars. Ceci a lieu près de 8 mois après leur lancement sur le jeu. L’univers The Sandbox autorise les participants à acquérir entre 1 et 576 parcelles. Le prix varie selon le bien dont il est question. L’achat se fait uniquement avec les cryptomonnaies créées spécifiquement pour le jeu, les Sands. Les propriétaires ont cependant le droit de revendre leurs terrains avec des monnaies autres que la devise locale. Dans 74 % des cas, la revente se ferait avec l’Ether. Proposer le bien avec la monnaie locale permettrait toutefois d’obtenir une somme plus élevée. L’étude recense environ 30 000 transactions réalisées en plus de 2 ans. Certaines parcelles auraient été proposées plusieurs fois. L’investigation menée fait état de 41 000 transactions finalisées sur le marché secondaire. La spéculation se serait développée et a commencé à impacter le prix depuis l’été dernier. Celui-ci suivrait néanmoins l’évolution des cours des cryptomonnaies. La valeur des terrains resterait en outre inférieure à celle des autres propriétés virtuelles. Le jeu et l’art, les avatars et les autres variantes de personnages virtuels auraient un prix plus élevé pour l’heure.