Face aux annonces du gouvernement de raboter les aides accordées aux locataires du parc HLM et de faire supporter cette baisse aux bailleurs sociaux, la grogne commence à monter dans le rang des acteurs du logement. Près de 47 élus locaux ont ainsi signé une pétition pour contester ces mesures jugées totalement contre-productives pour le logement social. Logement social : les élus ont fait front contre les récentes mesures gouvernementales Lors du Congrès HLM de Strasbourg, une quarantaine d’élus locaux ont lancé une pétition intitulée « Sauvons le logement social » sur le site Change.org. L’objectif ? Demander au gouvernement de surseoir à la diminution de 60 euros des APL dont bénéficient les locataires de HLM. Selon le collectif, cette mesure risque de mettre en péril l’activité des bailleurs sociaux, contraints de compenser cette baisse par une réduction de leurs loyers d’un montant équivalent. « La politique de logement du Gouvernement met un coup d’arrêt brutal aux politiques locales de l’habitat mises en place pour l’ensemble des collectivités territoriales. L’application concrète des mesures annoncées par le gouvernement déstabilise l’équilibre financier des organismes et fait peser un risque majeur sur les garanties d’emprunt des collectivités locales », s’insurgent-ils. Élus locaux. Mais là où le bât blesse, c’est que ce rabotage des aides aux HLM pourrait menacer les bailleurs sociaux de fermeture et, in fine, mettre en difficulté les collectivités locales qui garantissent les crédits souscrits par ceux-ci. « Au final, les collectivités locales risquent de voir leur note et leur capacité d’emprunt fortement dégradées », s’alarment-ils. Élus locaux. ImportantSans compter que lorsque les bailleurs ne disposent plus suffisamment de fonds propres pour construire et réhabiliter, ils vont davantage solliciter les collectivités locales pour leur venir en aide financièrement. Des mesures à contre-courant Emmanuel Couet, président de Rennes métropole et président du Fonds national des aides à la pierre, craint ainsi que ces mesures ne viennent ruiner les efforts déjà engagés par les collectivités locales pour redynamiser le secteur du logement. « Le choc de l’offre, des territoires l’ont déjà réussi, en produisant un foncier maîtrisé à bas coût, en soutenant les bailleurs sociaux, en mobilisant les politiques sociales pour accompagner les locataires. Ce qui s’engage aujourd’hui va produire l’effet contraire, la chute de l’offre ». Emmanuel Couet. Quant à un éventuel retrait de l’État du Fonds national des aides à la pierre comme l’a laissé entendre le projet de loi de finances 2018, Emmanuel Couet a assuré qu’il démissionnerait de la présidence du FNAP si le gouvernement s’entêtait dans cette voie.