Ce n’est plus la hausse du coût d’emprunt qui fait peur mais les prix de l’immobilier qui commencent à grimper à cause d’une demande en très forte croissance. En effet, les études du « Crédit Logement » dévoilent une hausse de 0.2 points de base (le taux d’intérêt moyen était de 1,51% pendant le premier trimestre de cette année). Cette hausse n’a pas vraiment affecté le comportement d’emprunt des ménages, c’est le niveau des prix qui inquiète les acteurs sur le marché immobilier. Les conditions d’emprunt incitent les ménages à contracter des prêts. Les banques proposent des offres intéressantes, parfaitement compatibles aux profils et aux budgets des emprunteurs. On peut dire que grâce à ces facteurs, le crédit immobilier a atteint un niveau très encourageant pendant les trois premiers mois de cette année. Malgré la hausse des taux d’emprunt, le marché arrive encore à garder son dynamisme. Michel Mouillart, professeur à l’Université Paris Ouest et analyste à l’Observatoire Crédit logement confie : La hausse des taux de crédit immobilier n’a pas du tout affecté le dynamisme du marché Michel Mouillart. Ainsi, les chiffres obtenus au mois de mars indiquent que la production de crédits a connu une hausse annuelle de 29,9% (hors rachats de créances). Pourtant, cette belle performance risque d’être anéantie par la hausse généralisée des prix de l’immobilier. Abstraction faite des spéculations, une des causes principales de ce phénomène est la montée fulgurante de la demande sur le marché. Les effets immédiats Malheureusement, ce dynamisme exceptionnel du marché du crédit est menacé d’instabilité et même de chute brutale en l’absence de mesures de coordination de prix. En effet, si les prix continuent d’augmenter pour atteindre un niveau exagéré, les emprunteurs vont se décourager. Cette réticence va avoir des impacts sur les activités des établissements de crédit, notamment en termes de chiffre d’affaires et de revenus d’intérêt. Une note de conjoncture publiée récemment par les Notaires de France évalue l’inflation immobilière à 1.7% tous les ans. Mais cette année, il est fort probable que le niveau des prix progresse plus vite que l’année dernière. Ainsi, selon les estimations, le prix moyen des logements anciens va connaître une croissance de 4,3% sur un an vers la fin du mois de mai (cette prévision est plus probable pour les logements parisiens). Certes, cette tendance à la hausse est encore parfaitement réversible, mais ce qu’il faut éviter c’est la dégradation de la solvabilité des emprunteurs. Selon l’Observatoire : Depuis près de six mois, la hausse des coûts des opérations réalisées pèse de plus en plus fortement sur la solvabilité des ménages Les banques rassurent ses clients C’est vrai que le taux moyen a légèrement augmenté ces trois derniers mois (il s’est établi à 1,51%, donc toujours en-dessous de son niveau de mars 2016 qui atteignait 1,92%). L’Observatoire prévoit un plafonnement du taux moyen à 1,75% à la fin de l’année. Comme le déclare Jean-Marc Vilon, directeur général de l’Observatoire Crédit Logement : Le crédit immobilier est plus que jamais le moyen pour les banques de conquérir des clients Jean-Marc Vilon. Les banques, soucieuses d’établir un bon équilibre financier pour le bien de ses clients, ont décidé d’opter pour un allongement continu des délais de remboursement (215 mois en moyenne).