La tendance actuelle de remontée des taux d’intérêt menace d’aggraver la dette publique des pays les plus endettés, comme la France. C’est en tout cas ce que les Français les plus pessimistes craignent, surtout que l’endettement public du pays est de près de 100% du PIB. Mais cette hausse des taux pourrait-elle être sans conséquence sur la dette publique ? Le déficit public de la France a été de 76,9 milliards d’euros avec un endettement public à 96% du PIB au cours de l’année 2016. Et pour cette année, l’Agence France Trésor a évalué le besoin de financement du pays à un montant de 185 milliards d’euros, un montant qui classe la France (au deuxième rang) juste après l’Italie dans le rang des plus grands demandeurs de capitaux de toute l’Europe. Et l’actuelle remontée des taux d’intérêt rendent les acteurs sur le marché pessimistes, les laissant penser que cette hausse des taux aura des conséquences néfastes pour un pays comme la France dont le taux d’endettement est assez important. Mais cette menace est-elle réelle ? La hausse des taux pourrait influencer une remontée du taux apparent d’endettement Il faut savoir que le taux apparent de la dette publique correspond à la charge d’intérêts de la dette par rapport à la dette totale. Ce taux apparent d’endettement tient compte des mouvements des taux d’intérêt. La France, depuis l’année 2014, avait bénéficié de taux d’intérêt qui n’a jamais été aussi bas, étant en dessous de 1%. Le pays avait ainsi pu atténuer la charge d’intérêts de son endettement. C’est ainsi qu’entre 2012 et 2016, la charge d’intérêts de la dette française a baissé de 4,4 milliards d’euros même si la dette a haussé de 277 milliards d’euros, le taux apparent de la dette étant ainsi de 2,08% s’il était auparavant de 2,61%. On a pu également constater que le fléchissement de la charge d’intérêts de l’endettement est à l’origine de plus de 40% de la diminution de la dette publique.Et inversement, la hausse des taux d’intérêt sur le marché des derniers mois risque d’engendrer un accroissement progressif du taux d’endettement apparent. Une perspective de croissance et de diminution du ratio dette sur PIB Pendant l’année 2017, la loi des finances prévoit de baisser de 70 points de base le déficit par rapport au PIB ainsi que d’équilibrer le ratio dette sur PIB. Par ailleurs, une diminution du ratio dette sur PIB accompagnée d’un redémarrage de la croissance est prévue pour 2020. On espère alors la diminution du ratio dette sur PIB sur les années à venir. En effet, si la hausse actuelle des taux d’intérêt risque d’engendrer une hausse du taux d’endettement apparent, le recul prévu du ratio dette sur PIB ainsi que la perspective de croissance écartent ce risque néfaste sur l’endettement de la France. Toutefois, le risque imminent est la forte hausse des taux qui sera nocive pour les finances publiques si le Front National remporte la victoire à l’élection présidentielle.