Selon les pouvoirs publics, quelque trois millions de logements, soit 8 % du parc français, sont inoccupés à travers le territoire. Pourtant, l’offre locative est largement insuffisante. Afin de retrouver un semblant d’équilibre, le gouvernement lance un plan pour encourager les propriétaires de ces biens vacants à les remettre sur le marché. Lancement d’un plan national pour la mobilisation des logements vacants En 2006, le taux de vacance locative était descendu à 6,3 %, un niveau historiquement bas. « Depuis, il n’a cessé de croître », selon Franck Vignaud, le directeur général du Laboratoire de l’immobilier, et ce malgré une « augmentation du nombre de nouvelles constructions ». Or, ces biens inoccupés pendant de longues périodes pourraient représenter une solution à l’enjeu majeur que représente la faiblesse de l’offre dans plusieurs villes tricolores. Aussi, le ministère du Logement a récemment annoncé la mise en œuvre d’un plan national de sensibilisation des propriétaires à travers l’Hexagone. Important L’objectif est de faire revenir près de 200 000 logements sur le marché. Inégalités des taux de vacance entre zones rurales et urbaines Important Le défi est de taille, d’autant que ces habitations vides ne se situent pas nécessairement dans les agglomérations qui souffrent de pénurie. En effet, les taux de vacance sont plus élevés dans les communes rurales désertées de leurs habitants, phénomène qui limite la demande. En revanche, ils sont plus réduits en milieu urbain, caractérisés par une forte tension immobilière. Pour répondre aux besoins importants en logement dans ces grandes agglomérations, les pouvoirs publics envisagent toutes les possibilités, y compris la réquisition des biens inoccupés si leurs propriétaires restent insensibles à l’appel du gouvernement. Cédric Villani, candidat aux municipales dans la capitale, a récemment déclaré qu’il fallait Tout faire pour remettre les logements et résidences secondaires vides à la disposition des locataires. Cédric Villani. La difficile résolution du problème de la vacance Pour illustrer les difficultés à venir à bout de ce problème majeur, les professionnels, agents et courtiers immobiliers, évoquent le cas de Toulouse. Le directeur général du Laboratoire de l’immobilier déplore notamment les Contraintes imposées par le plan local d’urbanisme et la mairie, qui freinent la construction. Franck Vignaud. Par ailleurs, dans les quartiers anciens, la vacance reste élevée, les propriétaires manquant de ressources financières pour entreprendre la coûteuse rénovation de bâtiments vétustes. Franck Vignaud ajoute que La réglementation stricte applicable dans les abords de monuments ajoute à la complexité d’une réhabilitation. Franck Vignaud. Enfin, avec la migration des commerces vers la périphérie et l’insuffisance de place de parkings, les habitants tendent de plus en plus à fuir le centre-ville.